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Cet album reprend, de manière romancée, la vie d'Alicia Alonso, une danseuse étoile cubaine née dans les années 1920. Mais pas que ... car c'est aussi l'histoire de la Havane et de Cuba que l'on suit à travers ce chemin de vie.

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Alicia s'est mariée très jeune avec un des fils de la directrice de l'école de danse de la Havane et a connu sa première heure de gloire en dansant Giselle à New-York dans les années 40. Elle va alors danser avec les plus grands, Noureev, Béjart...  Malvoyante assez tôt, elle a continué à danser, faisant fi de son problème de cécité. Sur scène, on lui mettait  des lumières différentes aux endroits stratégiques pour qu'elle se repère. Rentrée à Cuba, elle est devenue un instrument de propagande de Fidel Castro en acceptant, avec son mari, de créer une compagnie de ballet cubaine et surtout en démocratisant la danse en allant chercher des danseurs dans tout le pays. Mais cet album ne porte pas complètement au nue Alicia, il met aussi en avant son caractère déplaisant, ses arrangements avec la dictature, son racisme.

Et il n'y a pas qu'elle dans cette bande-dessinée.

Il y a aussi Manuela, une métisse dont la peau noir n'a pas permis l'intégration au corps de ballet et qui est devenue femme de ménage à l'hôpital. Pour pouvoir élever son fils, elle est aussi meneuse de revue le soir et parfois escort-girl.

Et enfin Amanda, jeune danseuse ayant intégrée l'école de danse de la Havane dans les années 2010. Elle va croiser la grande Alicia qui va lui donner un conseil "pour danser Giselle, il faut souffrir dans ta vie".

Les tons pastels des dessins donnent de la douceur à l'histoire, sans toutefois cacher le manque d'argent, de nourriture, d'essence et la vétusté de l'immobilier. La dictature a des avantages, notamment la gratuité de l'éducation et du système de santé, mais la critique est interdite.

Une belle bande-dessinée qui m'a permis de découvrir la vie de cette danseuse étoile que je ne connaissais pas. Belle pioche.

Toutes les BD de la semaine sont chez Stephie.