Comme souvent quand je me plonge dans un livre, je ne savais rien de l'histoire. J'aime l'écriture de cette auteure et dès les premières pages j'ai été happée. En quelques mots, Gaëlle Josse nous transmet une ambiance mais aussi, sans le décrire, le caractère des personnages : "Il est tard, la chaleur s'attarde dans le jardin, on a laissé les portes-fenêtres ouvertes, les roses ont déjà offert une nouvelle floraison. La mère est debout, elle s'affaire, tourne, range, nettoie, brique, lustre. Le plateau de la table basse brille de nouveau, la télécommande posée à angle droit sur les journaux de la semaine, coussins des fauteuils retapés, regonflés, vierges de la moindre trace de corps."
Clara est prise dans le tourbillon d'un boulot qui participe à la surconsommation, lorsqu'un grain de sable dans les rouages va entraîner un burn-out. La wonder woman si dynamique devient une loque larmoyante. Une amitié d'enfance va lui permettre de remonter la pente et de revenir à la vie qu'elle souhaitait.
Un petit livre dans lequel je me suis sentie bien, tout simplement. Alors oui, ça commence par une dépression, la plongée en abîme d'un burn-out, des larmes, de la solitude et des idées sombres. Mais plus que ça, c'est l'histoire d'une renaissance, d'un choix de vie, d'un espoir, d'une reconquête de sa vie.
Ce que j'ai aimé aussi, c'est que ces vies, celle de Clara, de ses parents, de son amie Cécile, sont des histoires simples, de celles que l'on peut croiser.
Un beau livre très bien écrit et plein d'émotions.
Extrait : "Je ne demande rien, maman, j'essaie simplement d’arrêter de me brutaliser, je fais ce que je peux. Elle voudrait ajouter que la vie court vite, qu’elle court sur les corps et les visages, qu’elle laboure les cœurs et les âmes, que le temps nous met des gifles jour après jour et que les larmes et les souvenirs creusent d’invisibles rivières, qu’il faut courir vers son désir sans regret et sourire à ce qui nous porte et nous réjouit. Elle n'arrive pas à dire tout ça, elle se contente de poser sa main sur le bras de sa mère. Je vais bien, maman. Les vaguelettes vont et viennent d’une tempe à l’autre. Les lèvres commencent à articuler quelque chose, puis renoncent. "