Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
le blog des fanas de livres
le blog des fanas de livres
  • Je lis pour m'évader, avancer, ressentir des émotions et des sensations, rire, vibrer, pleurer, comprendre, m'ouvrir à de nouvelles cultures, rêver, trembler... et j'ai bien envie de le partager avec vous.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
22 septembre 2021

Des diables et des saints de Jean-Baptiste Andréa

des diables et des saints   coeur

Voilà un livre qui m'avait été recommandé par Sylire lors de nos retrouvailles cet été, que je me suis empressée d'acheter et que j'ai savouré.

On y fait la rencontre d'un vieil homme qui passe son temps à jouer du piano dans tous les lieux publics de passage où se trouve cet instrument : gare, aéroport ... Il joue du Beethoven merveilleusement bien. Aux gens qui lui demandent ce qu'il fait là au lieu de se produire sur scène, il ne répond rien jusqu'au jour où Joseph dit Joe, va nous révéler son secret.

Sorte de roman initiatique, Joe va nous parler de son enfance : son merveilleux professeur de piano, juif rescapé des camps, qui lui parlait de rythme ; "les confins", un orphelinat lugubre qui porte bien son nom et dans lequel il va débarquer un soir de 1969 à l'âge de 15 ans ; une société secrète qui lie sept amitiés ; et enfin Rose, un premier amour interdit.

Joe nous prend par la main pour nous faire comprendre comment la maltraitance, les coups et les trahisons mais aussi le bonheur et l'amitié ont fait l'homme qu'il est devenu. Comment ses rêves et ceux de ses amis l'ont sauvé. Dans ce lieu sinistre, il y a des parenthèses de délicatesse, quand les plus grands protègent le plus petit ou que le groupe d'amis décide de faire un concours des histoires vécues les plus tristes.

La fin du livre se lit en apnée.

A la fois dur et lumineux, ce petit bijou littéraire nous porte par une écriture riche, pleine de sensibilité, où les moments intenses oscillent entre sourire et larmes.

"Momo préférait Les Confins à la vie qui l’attendait dehors. Je me plaignais de mon statut de réprouvé, de paria, depuis mon arrivée. Il suffit de deux mots, "mieux ici", pour me faire comprendre que nous avions de la chance. Qu’il y avait pire que d’être orphelin de ses parents, c’était d’être orphelin de soi."

"Le rythme ! gueulait Rothenberg. Le rythme ! » Le vieux Rothenberg m’enseignait le piano. Il était froissé comme du papier, visage, cou, mains, un braille de rides à donner le vertige. J’avais envie de le repasser chaque fois que je le voyais.

Mais quand il jouait.

Quand il jouait, des rois mages se mettaient en chemin. Des princesses exotiques et lointaines étaient prises de langueur dans leurs palais de sable. Même Mme Rothenberg, une ombre fanée qui sentait les pétales et la naphtaline, redevenait la reine du Midi qu’il avait séduite, soixante ans plus tôt, sous un noyer en fleur.
Rothenberg n’enseignait que Beethoven. Dans un passé lointain dont il parlait rarement, le grand homme – qu’il appelait par son prénom – lui avait sauvé la vie. Rothenberg avait joué sans instrument ses trente-deux sonates, jour après jour. Les doigts dans l’air, les pieds dans la poussière de Pologne. Il avait joué pour ne pas devenir fou."

"Sans passé, sans avenir, sans avant et sans après, un orphelin est une mélodie à une note. Et une mélodie à une note, ça n'existe pas."

Publicité
Publicité
Commentaires
S
Je suis vraiment contente que tu aies aimé. <br /> <br /> Nous avons eu la même lecture...
Répondre
G
@ Manika : tu as une bien belle PAL
Répondre
M
Il est dans ma PAL aussi celui là ! merci et bon week-end
Répondre
A
J'avais été un peu déçu, car j'avais trouvé l'histoire un peu cousue de fil blanc.
Répondre
L
je note tout de suite ce roman je ne l'avais pas encore vu sur les blogs merci
Répondre
Publicité