Début du XXe siècle. Rachel est une jeune arabe juive qui vit à Jaffa. Ses parents et elle partagent une maison avec un couple d'arabe chrétien qui ont un fils, Mounir, du même âge que Rachel. Elle considère Mounir comme son frère. A cette époque, les communautés juive, arabe et chrétienne cohabitent sans heurts à Jaffa, sous le régime Ottoman.
Cependant, la croissance de l'émigration juive, fuyant les pogroms des pays de l'est, et l'affaiblissement de l'Empire Ottoman vont voir surgir un patriotisme arabe local, porté surtout par les chrétiens. Un parti et un journal vont voir le jour, militant contre la vente de terres aux juifs. Petit à petit, le souhait d''autonomie arabe et de résistance au projet sioniste prend de l'ampleur.
Les juifs arabe, dont la famille de Rachel, sont obligés de s'exiler et d'aller vivre dans un kibboutz, abandonnant tous leurs biens. C'est là que Rachel, accompagnée par Ida, sa soeur adoptive, va commencer à faire du théâtre. C'est cette passion qui lui permettra de vivre et de survivre à l'exil, de Jaffa à Istanbul puis à Paris, en traversant des guerres, en découvrant l'amour et la tragédie de la perte, en portant le poids d'un secret.
Une vie de dramaturge, souvent incomprise, qui nous permet de suivre l'évolution du conflit Israélo-palestinien avec les ingérences des nations occidentales, l'antisémitisme et la politique du sionisme.
C'est très intéressant d'un point de vue historique. On s'attache à Rachel et à sa vie chaotique qui nous fait traverser un siècle de déchirure. L'écriture est fluide, empathique. J'ai juste trouvé la fin un peu 'too much'.
Extrait : "Ici nous vivons en paix. Tu as vu un Arabe lever la main sur un Juif en Palestine ? Moi jamais. Mais si l'invasion continue, nous deviendrons ennemis."