L'archipel du chien, de Philippe Claudel
Encore un livre de moins sur ma LAL.
Sur l'île, perdue dans l'Archipel du Chien à quelques dizaines de milles de l'Afrique, quelques habitants vivotent de la pêche et de quelques cultures. Il y fait brûlant l'été, grelottant l'hiver. Les maisons sont creusées dans les anciennes coulées de lave du volcan, le Brau, qui fait la sieste mais n'est pas complètement endormi. Le Maire et le docteur ont un projet de Thermes qui pourrait redonner vie à l'île. Alors, quand trois cadavres de migrants viennent s'échouer sur la côte, c'est la panique. Faut-il prévenir les autorités au risque de devenir l'île des noyés, ou faire disparaître les corps et ne plus en parler ?
Un huis-clos va s'installer entre le petit groupe de personnes présents au moment de la trouvaille des corps : maire, docteur, instituteur, curé, ancienne institutrice et deux îliens. Et tous ne sont pas du même avis, exacerbant les rivalités jusqu'à des points de non-retour.
Un conte terrible qui fait réfléchir sur l'égoïsme et la lâcheté versus l'humanité.
Fort
Extrait : "C’était toujours pareil avec les hommes qui ont étudié. Le Maire se disait que si le monde tournait si mal, c’était la faute aux hommes comme l’Instituteur, empêtrés d’idéaux et de bonté, qui cherchent jusqu’à l’obsession l’explication du pourquoi du comment, qui se persuadent de connaître le juste et l’injuste, le bien et le mal, et croient que les frontières entre les deux versants ressemblent au tranchant d’un couteau, alors que l’expérience et le bon sens enseignent que ces frontières n’existent pas, qu’elles ne sont qu’une convention, une invention des hommes, une façon de simplifier ce qui est complexe et de trouver le sommeil."