Kerozene, d'Adeline Dieudonné
"23h12. Une station service le long de l'autoroute, une nuit d'été. Si on compte le cheval mais qu'on exclut le cadavre, quatorze personnes sont présentes à cette heure précise.
Quelqu'un crie : "Madame !" Une vieille enjambe le garde-fou et murmure pour elle-même : "Désolée, chaton."
Voici les premières phrases du livre, et tout y est. Le lieu : une station service. Le temps : la chaleur de l'été. Les personnes au nombre de 14. Et le drame d'une femme qui enjambe le garde-fou.
S'en suivent 14 chapitres, chacun portant le prénom d'une des personnes présentes. On y apprend leur vie et la raison de leur présence dans cette station service. Des drames, du quotidien, de la solitude. C'est grinçant, écrit au vitriol, jubilatoire pour certains, horrible pour d'autres.
Mais...
Mais cette galerie de portraits emprunte d'une certaine férocité, fait plus penser à un recueil de nouvelles qu'à un roman. Et comme souvent quand je lis des nouvelles, je suis déçue par le manque de finalité. On attend un coup de poing, un retournement, un sens à tout ça... et rien ne vient.
Une bonne lecture grinçante mais qui ne me restera pas longtemps en mémoire.