le jour ou je suis mort

Un roman jeunesse sur un sujet difficile : la pédophilie.

Dans ce livre, on va suivre quatre personnages : trois jeunes garçons victimes de viols, et un homme victime dans sa jeunesse, qui se décide à parler. C'est grâce au témoignage de cet adulte que les trois jeunes victimes vont pouvoir sortir du silence.

Les garçons ont subi chacun un mode opératoire différent : l'un est violé régulièrement par le copain de famille qui a toute la confiance des parents, l'autre par son entraîneur sportif et le dernier lors d'une soirée qui a mal tourné.

Dans ce roman choral, l'auteure donne la parole à tour de rôle aux trois enfants et à l'adulte. On découvre petit à petit leur drame et surtout l'impossibilité de parler, l'humiliation, la saleté et la mainmise du bourreau. Il n'y a aucun "voyeurisme" ou scène chocs. On devine les actes, ils ne sont jamais décrits.

C'est un roman très fort mais pas du tout sordide sur un thème peu abordé en littérature, celui du viol chez les jeunes garçons.

En fin de livre, une liste d'organisations / services d'écoutes est donnée, si le lecteur a besoin d'aide ou de conseil.

J'ai juste été assez bouleversée par l'entrée en matière du livre qui commence par la tentative de suicide d'un des enfants. Ayant eu une élève qui avait fait une TS quelques jours avant ma lecture du roman, j'ai trouvé ça très dur de commencer par ce geste, sans savoir de quoi il retournait.

A faire lire à partir de la troisième, mais avec un accompagnement ou tout du moins une mise en garde.

 

Extrait : 

"On a quitté le port.

On s'est éloignés de la côte.

On a mangé des sandwitchs, en comptant les mouettes qui tournaient au-dessus de nos têtes.

On s'est installés dans nos duvets.

Et Gilbert a eu froid.

Et il m'a rejoint dans ma couchette.

Comme il l'avait promis, le lendemain matin, j'ai vu le soleil se lever. J'étais assis sur le pont, la capuche de mon sweat serrée autour de ma tête. Dans un brouillard de larmes, j'ai regardé la mer s'illuminer et se mettre à scintiller de mille reflets changeants.

Pendant ce temps, le porc dormait encore dans la cabine."