Je ne m'attache pas beaucoup aux prix littéraires, sauf à celui du prix Goncourt des lycéenq que je trouve toujours pertinent. Je me suis donc laissé tenter cette année encore, et pour la première fois depuis de nombreuses années, c'est une déception.
L'auteur interview ses parents, d'origine libanaise, sur leur venue en France en 1975, sur la guerre au Liban et l'impossibilité de rentrer, sur leur vie en France, leur difficile intégration et le fait que, près de cinquante ans après, ils se sentent toujours plus libanais que français.
En fait, par ces interviews, l'auteur tente de se réapproprier sa vie et se pose la question de son appartenance à une nationalité, française ou libanaise.
J'ai eu beaucoup de mal à lire ce livre parce que je n'ai ressenti aucune émotion. Le père ne délivre jamais ses sentiments, et la mère ne parle que de son regret de ne pas avoir vécu au Liban avec sa famille. L'auteur est d'ailleurs abasourdi que sa mère soit fière d'un de ses frères qui a était présent lors d'un massacre.
En ce qui concerne la guerre du Liban, L'auteur nous donne des faits, souvent mélangés, sans chronologie. Ses oncles font partie de plusieurs milices : phalangistes, Hezbollah où pro-palestiniens et changent parfois de camps. Lui-même ne comprend pas, malgré toutes ses recherches, les tenants et aboutissants de la guerre au Liban, ce qui ne nous aide pas à appréhender cette lutte armée.
Un roman que j'ai trouvé brouillon et froid.
Extrait : "Mon père, lui, je ne comprends pas ce qu'il fait durant toutes ces années. Il reste vague. La vie de mes parents, c'est comme la guerre du Liban. Plus je m'y plonge, moins j'y comprends quelque chose. J'arrive à situer les protagonistes, quelques moments me restent, puis ensuite, je me perds. Trop de dates, d'évènements, de trous, de silences, de contradictions. Je me demande si cela m'intéresse vraiment d'y comprendre quelque chose. Finalement, à quoi bon ? Qu'est-ce que cela m'apporterait de tout savoir, tout comprendre, tout analyser ? Rien, je crois fondamentalement que je n'y gagnerais rien, à la limite, je perdrais mon temps."