1976 aux Etats-Unis. Joanne a une vie très tranquille de petite bourgeoise américaine. Mari médecin, femme au foyer, deux enfants, du bénévolat ... Un matin, elle est agressée dans la rue par un junkie qui lui vole son sac et la fait tomber de son vélo. C'est la première fois qu'elle fait face à de la violence, et cela va provoquer une rupture en elle et annihiler toute confiance, toute capacité à rendre les siens heureux. C'est la descente psychologique, elle se sent toxique pour sa famille. Tout ce qui était positif avant, sa famille, ses amis, devient négatif. Elle cherche à sortir de sa vie. Elle qui était apprêtée, qui cuisinait, était joyeuse, se laisse aller, se met à boire et s'échappe d'elle-même par des actes aberrants. Jusqu'à ce que ...
Bon, clairement, ce genre de livre estampillé "Un roman subtil, viscéral, une magnifique histoire de femme" n'est pas pour moi. Je n'ai ressenti aucune empathie pour Joanne que j'ai trouvé frivole et capricieuse. Bien sûr une agression et la dépression peuvent vous changer complètement, mais là elle est entourée, choyée. On lui propose de l'aide. En fait c'est quelqu'un qui n'a jamais eu à faire face à l'adversité et qui se laisse complètement aller dès qu'elle a un problème. Pauvre petite ! Une magnifique histoire de femme, pour moi, c'est l'histoire de Simone Veil ou Malala Yousafzai, des femmes résilientes qui ont su persévérer malgré les difficultés, pas une péronnelle qui s'effondre au premier souci.
L'écriture est fluide et assez plate : "Elle se passa de rouge à lèvres, étalant un soupçon de vaseline à la place, enfila un pantalon corsaire et une tunique à fleurs et alla enfourcher son vélo, heureuse du soleil de juin qui lui dégringolait dans le dos", c'est d'un poncif ! De plus de nombreux anachronismes parsèment le livre, du coup on a du mal à se croire en 1976.
Bref, une déception.