le rocher blanc

Plus qu'un roman, je dirais que c'est le regroupement de 4 nouvelles qui ont pour point commun un lieu : un rocher blanc qui se situe sur une petite île au large de la côté ouest du Mexique. 

Les 4 nouvelles se basent le plus souvent sur des faits historiques :

- En 1775, nous allons suivre le départ en expedition de navires espagnols qui attendent, ancrés près du rocher blanc, que les vents leurs soient favorables pour partir cartographier le Nord.

- En 1907, les Yoemes, peuple indigène du Mexique, ont été kidnappés, déplacés en bateau et marche forcée et vendus comme esclaves dans les plantations du Yucatan. Deux jeunes soeurs Yoemes ont été enlevées et se retrouvent prisonnières sur un bateau, dont l'arrivée est prévue près du rocher blanc.

- En 1969, Jim Morrisson, star de rock de 25 ans, alcoolique et drogué, paumé, fuit son groupe et se retrouve dans un hôtel du Mexique, tout prêt de l'île où se trouve le rocher blanc.

- Enfin, en 2020, un couple d'anglais vient, en tout début de la pandémie, participer à une cérémonie chamanique Wixarikan en vue de faire une offrande au rocher blanc pour le remercier de la naissance de leur fille. Ce rocher blanc est en effet considéré comme un lieu sacré pour les Wixaricas, peuple autochtone, qui l'honore comme étant l'origine du monde. Cette histoire est librement inspiréee de la propre vie de l'autrice.

La construction n'est pas linéaire. On suit d'abord le début des 4 histoires, puis la fin de la quatrième, la troisième ...

J'ai été un peu désarçonnée au départ. La première histoire est celle qui se passe en 2020, et je n'arrivais pas à comprendre ce qu'il se passait, pourquoi des adultes de toutes nationalités se retrouvaient dans un mini-bus sous la chaleur et la poussière du Mexique.  Au début, je croyais qu'il s'agissait de migrants ! 

Moi qui aime les livres historiques, j'ai été plus intéressée par les trois autres histoires.

Ce rocher blanc a un côté surnaturel, une présence, un aura de mystère et de beauté qui le rend envoûtant, quelque soit l'époque. Il amène du coup une puissance dramatique qui s'accorde aux quatre histoires ou colonisation, génocide, dépravation et épidémie mondiale marquent les époques. Un témoin de la folie des hommes. 

L'écriture est fluide et poétique, très agréable. 

Par contre, j'ai toujours du mal avec les nouvelles, l'impression de rester sur ma faim, ce qui est encore plus le cas ici car nous n'avons pas la fin des histoires, à nous d'interpréter et d'imaginer.

J'aimerai donc lire 4 romans de Anna Hope, avec ces nouvelles comme début.

Extrait : "Là, debout, à attendre de monter à bord de cette embarcation, d’enfiler son gilet de sauvetage, d’être emmenée de l’autre côté de la langue d’eau jusqu’à l’île et au rocher blanc, elle ressent la même chose que le chanteur à la fin du morceau : ce hurlement existentiel".