J'avais passé un bon moment de lecture avec "la commode aux tiroirs de couleurs" et du coup bien envie de découvrir son nouveau livre.
L'histoire s'ouvre en 1977 sur la mort en couche de Cali. Ce décès est un choc dans cette famille unie d'immigrés espagnols. Carmen, sa tante, son ainée de quelques années seulement, va alors se remémorer toute son enfance, sa venue en 1962 à Marseillettes dans le café tenue par sa soeur aînée, son envie d'indépendance, son premier amour qui l'a conduite en prison et sa découverte des livres qui la libérent de la détention, et enfin la création de liens et d'amitiés indéfectibles avant son retour au café.
Beaucoup de thèmes sont évoqués : le franquisme, l'exil, la tauromachie ou la vie carcérale sur fond de caractère bien trempé, d'éclats de voix et d'emportements.
Mais ce que j'ai le plus apprécié, c'est l'importance de l'amitié et de la communauté des femmes. Et bien sur la vie dans ce café, les relations humaines et des beaux portraits authentiques.
Une éciture sensible et un court roman avec lequel j'ai passé un bon moment de lecture, malgré parfois un côté un peu brouillon.
Extrait : "Quand je les regarde, je me dis que l’attachement n’a rien à voir avec les liens du sang. Ça va bien au-delà. Je me mets alors à fantasmer une famille qui ne serait pas la mienne, avec qui je me sentirais comprise, et pas jugée. Ces pensées me réchauffent quand je rêve de grand large. Mais si je vois Rita et Cali s’adresser un regard muet dont elles seules ont le secret, mes certitudes se craquellent… Leurs échanges ont une forme magique que rien ne peut expliquer."