Belle Greene de Alexandra Lapierre
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L'histoire d'une destinée assez extraordinaire. Celle d'une jeune fille née dans les années 1880 dans la communauté noire de Washington qui, avec sa mère, son frère et sa sœur, va décider de changer de vie en se faisant passer pour blanche.
C'est lors de son travail de bibliothécaire à l'université de Princeton qu'elle va se faire repérer par son mentor, Julius Morgan. Celui-ci va lui apprendre les arcannes de l'acquisition et la classification des livres anciens.
Il va la présenter à son oncle, le despote et milliardaire J.P. Morgan, qui va lui confier la gestion de sa bibliothéque « Bibliothécaire, oui. Et aussi maîtresse de maison, secrétaire, factorum, lectrice, conseillère, et confidente. » Elle doit être à sa disposition complète, disponible sans discontinuer. Petit à petit, elle va devenir indispensable à ce grand homme à qui elle peut tenir tête.
Elle va ainsi sillonner l'Europe pour participer à des ventes aux enchères, devenir une collectionneuse hors paire, découvrir la vie de luxe, les rencontres, les excès … avec toujours au-dessus de sa tête l'épée de Damoclès de ses origines.
Une biographie extrêmement bien documentée et passionnante, qui nous permet de comprendre l'incroyable parcours de cette femme aux multiples facettes.
On y apprend aussi beaucoup sur l'art de la bibliophilie.
L'écriture est dynamique et fluide et rend bien tous les aspects d'une vie faite de passion, de déchirures et d'amour. Juste quelques longueurs parfois lors des ventes aux enchères.
A découvrir
Extrait : « Certes, elle était entourée d'affection. Mais avec sa famille, ainsi qu'avec J.P. Morgan, elle vivait dans une tension constante. Tous attendaient d'elle qu'elle aille de l'avant, qu'elle les guide et les entraîne. A leurs côtés, elle ne pouvait se laisser aller à la moindre défaillance. Une pause, ne fût-ce qu'un cours instant, les mettrait – elle, sa mère, son frère et ses sœurs – en danger. Seule sa pugnacité les protégait des coups du destin. Au moindre faux pas, le château de carte s'effondrait.
Où serait la faille, sinon dans ses émotions ? Dans une absence de maîtrise de soi ? Dans une sincérité excessive à autrui ? »