Le rêve du pêcheur de Hemley Boum
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Prix de l’Algue d’Or décerné à un roman écrit en français par un auteur d'origine autre que française.
Deux histoires vont se faire face :
La première est celle de Zacharias, un pêcheur en pirogue dans un village côtier du Cameroun. Il vit simplement mais de manière équilibrée avec sa femme et ses deux filles. Tout va être déstabilisé par l’arrivée d’une coopérative de pêcheurs travaillant avec des chalutiers, proposant des crédits pour des objets nouveaux dont personne n’avait eu besoin auparavant, détraquant l’écosystème et cassant les prix du poisson.
Le deuxième est celle de Zach qui, bac en poche, a fui le Cameroun et une vie dans un bidonville avec sa mère prostituée et alcoolique. Il n’est jamais retourné en arrière, n’a jamais donné de nouvelles. En France, il a fait des études de psycho, s’est marié, a eu des enfants. Mais il n’a jamais parlé de son enfance, prétextant être orphelin.
Les récits de différentes existences se mêlent. On y retrouve l’erreur qui entraîne la fuite, la solitude et les remords. Cela donne un va-et-vient qui met du rythme au roman, sans jamais nous perdre .
De plus, cela permet à l'autrice de nous parler de nombreux thèmes liés à l’Afrique : les problèmes économiques, les inégalités et les sociétés étrangères qui viennent pomper les ressources, l’exil et le racisme, mais aussi la vivacité et l’entraide.
Une fresque familiale qui parle de transmission et d’héritage psychologique. Une belle écriture mais il m’a manqué un je ne sais quoi pour vraiment rentrer dans le livre.
Extrait : “Des désirs extravagants, des certitudes contradictoires se bousculent en moi : je veux ma femme, ma Julienne, je veux redevenir une rock star à ses yeux, je veux la mère de mes enfants et aussi mes filles, ma famille. Puis il faut que je rentre au Cameroun. Il faut que je vois ma mère une dernière fois, que je l’accompagne dans son dernier voyage.”