Rousse ou Les beaux habitants de l’Univers de Denis Infante
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Une sorte de conte animalier, ou Rousse, une jeune renarde, décide de quitter son lieu de naissance où la sécheresse devient de plus en plus dure à supporter, pour aller visiter le vaste monde, et peut-être atteindre des hautes montagnes mythiques.
En chemin, elle va rencontrer d’autres animaux dont certains vont devenir ses mentors. Elle va être aussi bloquée par un fleuve impossible à traverser, découvrir des paysages dévastés ou merveilleux, souffrir de la sécheresse qui est omniprésente et exhumer des squelettes de “face plate” qui dirigeaient le monde auparavant.
A travers ce conte initiatique, on revisite l’impact de l’homme sur la terre, le désastre écologique qui se prépare mais aussi l’importance de l’amitié et de la solidarité.
Mais en plus du thème, l’originalité de ce court roman tient à son écriture : tous les articles ont été enlevés, ce qui donne un rythme poétique et saccadé en même temps.
Au début, cette absence d’article m’a un peu perturbé et je ne voyais pas trop le pourquoi de cette construction grammaticale. Puis, rapidement, le tempo a été pris, et cette écriture m’a permis de sentir au plus près l’instinct animal de cette renarde. Cela donne à cette quête un aspect poétique.
Une belle découverte originale.
Extrait : “Je pense à cette longue marche depuis si lointain Bois de Chet. Si éloigné par de si nombreux pas, si nombreuses lunes et saisons, que j’oublie jeune renarde qui naquit là-bas, croyait connaître tout du vaste monde, croyait connaître toutes créatures qui le peuplent. Si lointain, que j’oublie odeur même de Bois de Chet. Jeune renarde qui ne savait rien, insouciante et joyeuse. Dansant dans claire lumière. Parfois amitié me manque, solitude douloureuse comme soif, comme ventre trop longtemps vide.
Et puis s’évaporent sombres pensées, reviennent force et envie de marcher, m’enfoncer encore plus profond dans espace inconnu. J’avance, je m’éloigne de Bois de Chet, mais je ne sais pas de quoi je me rapproche.”