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le blog des fanas de livres
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6 novembre 2024

Casablanca Circus de Yasmine Chami-Kettani

May et Chérif, tous deux natifs de Casablanca et vivant à Paris, décident de repartir dans leur ville natale pour la naissance de leur deuxième enfant. May est professeur d’histoire tandis que Cherif est architecte.

Chérif va avoir l’opportunité de travailler sur la construction d’un nouveau quartier écologique incluant des espaces partagés et des écoles, quartier servant à reloger des habitants d’un bidonville en bord de mer.

May va aller rencontrer les résidents du bidonville et va nouer avec certains d’entre eux des liens forts. Elle va alors s’opposer au projet de recasement qui, selon elle, n’est là que pour parquer la pauvreté loin de la ville pour que des promoteurs récupèrent ce terrain très bien situé. Elle souhaite plutôt une réhabilitation du bidonville.

Deux façons de voir les enjeux sociétaux et politiques de leur ancienne ville.

J’ai eu beaucoup de mal dans la première partie du livre, essentiellement à cause de la longueur des phrases. Je vous en ai mis un exemple dans l’extrait 1. Par contre j’ai bien aimé que s’intercale dans l’histoire des lettres que May écrit à sa fille, livrant ses sentiments.

Donc un début un peu long mais qui devient intéressant quand on entre dans le vif du sujet  avec les débats politiques et l’analyse sociologique. J’ai aimé les portraits des habitants du bidonville.

A travers la tension qui va s’amplifier dans le couple, c’est aussi  la place de la femme et de l’homme dans la société marocaine qui est évoquée.

 

Extraits “ Elle sait ce qu’il voit et ce qu’il pense de cette ville qu’il porte dans son cœur, et dont il distingue mieux que personne la beauté résistante et les plaies bourgeonnantes. Souvent, Chérif lui dit “Nous n’avons pas habité la même ville, tu as vécu dans celle qui ressemble à Miami, au milieu des villas flanquées de grands jardins pleins de plantes aux noms évocateurs, quelques palmiers pour le décor, mais surtout prunus et daturas, lauriers-roses et orangers, parfois un cherimoya, des cactus géants et des caoutchoucs importés à grand prix, le bord de mer avec les piscines privées aux noms vertigineux, Tahiti, Sun Beach, ou plus loins les plages baptisées par l’occupant Tamaris, Davis, où vous mettiez le pied sans incertitude, vous les gosses d’Anfa et Longchamps, les gamins du lycée Lyautey qu’attendaient à la sortie sur le boulevard Brahim Roudani ou devant l’enceinte de Beaulieu les voitures rutilantes et les armées de chauffeurs dont les enfants, eux, scolarisés à Ain Chock, Sbata ou Hay Mohammadi, sortaient en bandes des lycées publics et arpentaient revêtus de leurs tabliers les entrailles de l’autre ville, mon amour, celle dont tu n’entendais parler que durant l’évocation de faits divers qui épouvantent le péquin, un homme a égorgé sa mère, sa femme et ses enfants dans le quartier de Sidi Othmane, la police mène l’enquête, et chacun de s’émouvoir en évoquant le sort de ces habitants de karyanes, relégués hors des territoires reconnus du centre de la ville, tout entiers absorbés par les multiples trafics qui conditionnent la survie, sniffant la colle et dealant la qarqobi qui permettent l’échappée hallucinée hors des ghettos étouffants où ils sont enclos.”

“Il lui en voulait, pensait-elle, de ne pas le soutenir aveuglément dans la mise en place du projet de Nessim, elle le perturbait en lui dévoilant la vie des habitants de karyane au moment où ils lui fallait croire pour s’y engager pleinement, à la pureté d’intentions organisant leur recasement dans des logements où leur quotidien serait amélioré par des aménagements innovants qui permettraient le maintien d’une vie ensemble dans les meilleures conditions.”

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Commentaires
S
Une fois prévenue, je devrais réussir à dépasser ces longues phrases qui peuvent être réussies mais aussi indigestes si ca devient un "tic".
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A
J'avais beaucoup aimé (je ne me souviens plus de la longueur des phrases) donc plutôt une bonne surprise de mon côté et le sentiment d'avoir voyagé là-bas/
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G
J'ai eu bien envie de lire ce roman l'an dernier, lors de sa sortie et à mon retour de mon voyage au Maroc. Pas eu l'occasion. ce que tu dis des débuts me freine un peu... j'ai eu pas mal de lectures pénibles ces derniers temps... Donc, en réflexion !
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L
une ville qui est vraiment à part au Maroc . et est le support de bien des films et romans.
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I
Bonjour,<br /> Voilà un titre qui rentre parfaitement dans le cadre de l'activité autour des villes, qu'Athalie et moi proposons jusqu'à la mi-novembre (https://bookin-ingannmic.blogspot.com/2024/09/sous-les-paves-les-pages-saison-3-15.html).<br /> Aussi, je "pique" votre lien pour l'ajouter au récapitulatif de l'activité, si vous le permettez..<br /> Bonne journée,
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M
Un livre que je note car le sujet est intéressant. Je n'ai jamais rien lu de cette autrice.
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