Le lac de Nulle Part de Pete Fromm
Un roman assez introspectif dans le grand air des lacs canadiens.
Sur un coup de tête, Trig et Al, jumeaux frère et sœur d'une trentaine d'années, acceptent de partir avec leur père, comme au bon vieux temps, en canoë sur les lacs canadiens. Sauf qu'on est en novembre, sauf qu'ils ne parlent plus à leur père depuis plusieurs années, sauf que celui-ci semble avoir des trous de mémoire.
Un livre sur la nature, la vie au grand air, les bivouacs, les gestes répétés : faire un feu, préparer les repas, monter les tentes puis tout ranger dans des sacs étanches avant de pagayer sur la lumière des lacs toute la journée, à la recherche d'un portage entre deux lacs.
Mais on sent une tension, des secrets de famille,
Une première partie un peu plate, le long des lacs, avec une répétition des camps, jusqu'à ce que tout s'accélère et que l'on passe en mode survie. On va alors découvrir les forces et failles de chacun. Mais j'ai regretté que l'aspect psychologique des personnages ne soit pas plus mis en avant. Cela a créé un manque d'empathie qui fait que je suis restée en surface de ma lecture.
J'ai quand même passé un bon moment au chaud dans mon salon à pagayer dans le froid des lacs canadiens.
Extrait : « Le lac est trop vaste pour geler en une nuit. De la glace borde le rivage, craquelle sous ma chaussure, une bonne nouvelle à laquelle je me raccroche quand je regagne le camp, arrachant les aiguilles et des branches au passage, du bois d'allumage. Soudain, je tombe sur le jackpot, un bouleau mort encore sur pied, gris et dépourvu d'écorce, ses branches n'attendent que moi. Je rassemble de quoi construire un feu, réchauffer la froidure cosmique, éclairer la pénombre d'une petite lueur. Bientôt, il y aura la gamelle, le café. Mais pour l'instant, seule la perspective de cette petite lueur me retient à la planète. »