Les Mangeurs de nuit de Marie Charrel
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J'ai acheté ce livre de poche sur les conseils de Fransoaz lors du festival du livre de Binic et l'autrice me l'a gentiment dédicacé.
Le roman se situe en Colombie-Britannique, dans les environs de Vancouver, entre 1926 et 1956. On va y suivre principalement deux personnages :
- Hannah, qui est issue de la communauté japonaise. Sa mère est arrivée en 1926 au Canada pour un mariage avec un japonais qu'elle n'avait jamais rencontré. La vie y a été dure, la communauté japonaise n'ayant jamais été réellement acceptée par les Canadiens. L'arrivée de la Seconde Guerre mondiale va accélérer ce racisme puisque tous les Japonais, comme aux États-Unis, vont être parqués dans des camps.
- Jack, lui, vit dans la forêt où il est employé au comptage des saumons. Sa belle-mère, qui est indienne, lui a appris à communier avec la nature. Il est assez sauvage et aime vivre quasiment en ermite.
Ces deux solitaires, bercés de légendes, vont se rencontrer et pouvoir apprendre à vivre avec leurs blessures et leurs failles en symbiose avec la nature.
Un récit où se mêle l'histoire d'une nation, les dérives de l’assimilation culturelle forcée et du racisme, des contes et légendes et un onirisme qui englobe le tout.
Une lecture envoûtante avec deux protagonistes attachants et une nature au premier plan. Il m’a fallu un peu de temps au départ pour bien mettre en place tous les personnages puisqu' on repart en arrière de manière régulière mais cela n'a pas gêné ma lecture plus que ça.
Merci Fransoaz pour cette découverte.
Extrait : "-Tu sais ce que cela veut dire, Hannah Hoshiko ? Que les peuples qui ne partagent pas la même langue ne pensent pas de la même façon. Cela signifie aussi que les mots ont le pouvoir d'inventer le monde. N'est-ce pas merveilleux ? Souviens-toi toujours de cela, mon enfant. Peu importe ce que la vie t'arrache : tu pourras toujours le lui reprendre avec les mots. "