Les guerriers de l’Hiver d’Olivier Norek
/image%2F0404616%2F20250526%2Fob_42663e_les-guerriers-de-l-hiver.jpg)
Roman historique qui revient sur la Guerre d’Hiver qui a eu lieu pendant trois mois, du 30 mars 1939 au 13 mars 1940, entre la Russie et la Finlande.
Cette guerre est restée assez méconnue pour plusieurs raisons :
- les européens ne sont pas très fiers d’avoir abandonné la Finlande
- les russes, qui ne pensaient faire qu’une bouchée de leur voisin, se sont retrouvés en mauvaise position.
Olivier Norek nous amène sur les traces de “la Mort Blanche”, un sniper finlandais, simple soldat, qui va devenir une légende. On le suit dans sa vie quotidienne et celle de sa compagnie et on tremble avec lui. Comment tenir avec peu de matériel, par un hiver très rigoureux (les températures descendent sous les -30°) et avec un chef hystérique et ivrogne ? Comment faire face aux tanks et lance flamme des soldats russes ? Pourquoi la guerre a-t-elle commencé ? Et pourquoi les Russes n’ont-il pas réussi à avancer ?
On oscille entre histoire de la guerre, suspense, moral des troupes et survie.
Un coup de cœur pour ce livre que je n’ai pas lâché malgré son thème assez sombre. Au-delà de l’histoire de cette guerre que je découvre, on peut facilement voir un parallèle avec la guerre actuelle en Ukraine.
Une très belle découverte, bien documentée et haletante.
Extraits : “Le « Sisu » est l’âme de la Finlande. L’état d’esprit d’un peuple qui vit dans une nature sauvage, par un froid mordant, avec un ensoleillement rare. Une vie austère, dans un environnement hostile, a forgé leur mental d’un acier qui nous résiste aujourd’hui. Je te dirais que cela parle aussi de leur courage, mais il manquerait encore beaucoup de mots pour définir ce qu’est le « Sisu ». Il faudrait y ajouter l’obstination, le cran, la force intérieure, la ténacité, la résistance, la détermination, la volonté…”
“Des colonnes de chars contre de vieux fusils. Un million de soldats rouges contre des ouvriers et des paysans. Mais les conflits passés racontent qu'il faut cinq soldats entraînés pour affronter un homme seul qui se bat pour sa terre, sa patrie et les siens, les mains accrochées à sa carabine, sentinelle derrière la porte de sa ferme barricadée.
Et un homme seul peut changer le cours de l'Histoire.”
“Protégé et installé dans une caisse de munitions vide, un gramophone jouait des cantiques grésillants, et toutes les heures, l'hymne national de l'armée finlandaise, Dieu est notre forteresse. Le diamant sursautait aux impacts de la guerre, bondissant d'un chant à l'autre, rayant le disque avec le bruit d'une voiture qui dérape.”
“Des soldats à qui l’on avait promis un conflit rapide et facile venaient de perdre la vie sur une terre dont ils n’avaient que faire, dans un pays que le Kremlin avait hissé au rang d’ennemi à force de propagande et contre lequel ils n’avaient aucun ressentiment à peine une semaine plus tôt, car ce n’était pas une nation entière qui avait déclaré la guerre, mais un seul homme qui en avait décidé.”
“Les ordres étaient clairs. Aucun corps ne devait être ramené en terre soviétique, pour ne pas contredire une propagande qui assurait que la Russie, puissante et indestructible, ne perdait pas un seul homme pendant la Guerre d'Hiver.”