Léon l’africain d’Amin Maalouf
Qu’elle est dense la vie de Léon qui porte les noms de Hassan al-Wazzan à Jean-Léon de Médicis !
Il naît à Grenade en 1488 dans une famille musulmane obligée de migrer vers Fès. C’est là qu’il va passer son enfance et adolescence. Il va ensuite devenir commerçant ou diplomate en passant par Tombouctou et Le Caire. Il va se marier, avoir des enfants, connaître des deuils et des bonheurs. Il est ensuite kidnappé et se retrouve à Rome, prisonnier puis filleul du Pape.
C’est un roman historique foisonnant où on retrouve de l’aventure, de la philosophie, la question des religions et l’histoire des conquêtes du XVe et XVIe siècle.
J’ai été emportée, puis un peu lassée et perdue, puis à nouveau captivée.
Quelques longueurs donc, et tellement d’aventures et de rebondissements que j’en oublierai sûrement beaucoup. Mais il me restera un récit enchanteur, agréable à lire et bien documenté sur un siècle d’histoire et de conquêtes.
Extraits : “De ma bouche tu entendras l'arabe, le turc, le castillan, le berbère, l'hébreu et l'italien vulgaire, car toutes les langues, toutes les prières m'appartiennent. Mais je n'appartiens à aucune. Je ne suis qu'à Dieu et à la terre, et c'est à eux qu'un jour prochain je reviendrai .”
“Moi, Hassan fils de Mohamed le peseur, moi, Jean-Léon de Médicis, circoncis de la main d'un barbier et baptisé de la main d'un pape, on me nomme aujourd'hui l'Africain, mais d'Afrique ne suis, ni d'Europe, ni d'Arabie. On m'appelle aussi le Grenadin, le Fassi, le Zayyati, mais je ne viens d'aucun pays, d'aucune cité, d'aucune tribu. Je suis fils de la route, ma patrie est caravane, et ma vie la plus inattendue des traversées.”
“Le plus bel âge de l’islam, disait-il, c’était quand les califes distribuaient leur or aux savants et aux traducteurs, qu’ils passaient leurs soirées à discuter de philosophie et de médecine en compagnie de poètes à moitié ivres. [...] Les musulmans n’ont faibli que lorsque le silence, la peur et la conformité ont assombri leurs esprits.”