Le village de l'allemand, de Boualem Sansal,
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Rachel et Malrich Schiller sont deux jeunes hommes issus d’un mariage mixte entre un allemand et une algérienne. Les parents vivent au bled, et les enfants en France. En 1994, en pleine guerre civile algérienne, des terroristes islamistes égorgent plusieurs dizaines d’habitants du village des Schiller. Ceux-ci figurent parmi les victimes.
Rachel, le fils aîné, va se rendre au bled pour se recueillir sur la tombe de ses parents. Dans leur petite maison, Rachel découvre une valise pleine de documents prouvant que son père a un passif de criminel nazi.
Il va alors essayer de comprendre qui était son père en suivant ses traces, des camps de concentration à l’Algérie. Bouleversé, il va écrire un journal sur ses recherches et se questionner sur la responsabilité que l’on a de la vie de nos parents.
Malrich va découvrir tout cela quelques années plus tard en lisant ce journal. Lui va faire un parallèle entre la montée de l’intégrisme islamiste, notamment dans les banlieues françaises, et le nazisme. Même embrigadement, même volonté d’anéantir, même totalitarisme et intolérance.
C’est un livre dur aux thèmes graves. L’écriture dense laisse peu de place à la respiration. Je pensais “avaler” ce livre de poche rapidement, mais il m’a fallu une bonne quinzaine de jours pour le lire.
Le roman est bien documenté, peut-être un peu trop, certains passages faisant plus penser à un récit documentaire qu’à une fiction.
Une lecture qui reste forte, le fanatisme étant démasqué, comme celui qui tient enfermé l’auteur en prison depuis de longs mois.
Extraits « Arrêter l'islamisme c'est comme vouloir attraper le vent. Il faut autre chose qu'un panier percé ou une bande de rigolos comme nous. Savoir ne suffit pas. Comprendre ne suffit pas. La volonté ne suffit pas. Il nous manque une chose que les islamistes ont en excès et que nous n'avons pas, pas un gramme : la détermination. Nous sommes comme les déportés d’antan, pris dans la machination, englués dans la peur, fascinés par le Mal, nous attendons avec le secret espoir que la docilité nous sauvera.”
“Rachel a écrit : “Ce n’est pas avec des gens éclairés qu’on commet des massacres, il faut de la haine, de l’aveuglement et un bon réflexe à la démagogie. Toujours, à leur naissance, les Etats se construisent avec des fous et des assassins. Ils tuent les bons, chassent les héros, emprisonnent le peuple et se proclament libérateurs”.