Des enfants uniques, de Gabrielle de Tournemire
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Le sujet est délicat et peu traité en fiction : la place de l'amour et de la vie de couple pour des personnes atteintes de handicap mental.
Hector et Luz se sont rencontrés dans un Institut Médico- Educatif.
Hector est parti ensuite en Ulis pour suivre une formation dans la restauration.
Luz, elle, n'est pas en capacité de travailler, et passe ses journées dans un centre spécialisé.
Dès leur rencontre, ces deux-là, pourtant si différents, se sont aimés.
Mais les convenances, la rigidité de la société, la peur de la non-autonomie, la carence au sujet de la sexualité entre personnes atteintes de handicap font que tout est une montagne.
L'autrice aborde le sujet avec beaucoup de délicatesse et de réflexions, elle qui a passé un an dans un foyer d'hébergement pour adultes en situation de handicap.
On suit l'évolution des parents de Hector et de Luz : la naissance, l'apprentissage d'élever un enfant différent et la possibilité de lui laisser vivre sa vie.
Il y a aussi les avis des éducateurs, de la famille…
J'ai juste un petit bémol sur le style de l'écriture que j'ai trouvé par moment un peu lourd, ne laissant pas beaucoup de place aux émotions.
Mais cela reste un premier roman plein d'humanité.
Extrait : Le grand Carlo était en colère parce que se faire tout petit, Hector y excellait tellement qu'il pouvait bien ne jamais arrêter de se rapetisser, de nouveau déjà il fixait ses pieds, tordait ses phalanges et rongeait ses ongles, et Carlo se rappela le petit bonhomme de treize ans au regard gêné, comme s'il savait que le monde n'avait pas besoin de lui et qu'il prenait inutilement de la place, le petit bonhomme au long corps, toujours trapu par peur d'être trop grand et d'être vu, considéré et examiné, Carlo retrouva la posture qu’à deux ils s'était évertué à combattre, retrouva dans la voix sans âge l’atonie qu'ils s'étaient évertué à rendre vivante, retrouva le bleu marine que le jaune avait à présent déserté.”