J'emporterai le feu de Leïla Slimani
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Dernière partie de la trilogie, “le pays des autres” où on retrouve la troisième génération de la famille Belhaj. Mia et Inès sont nées dans les années 80, ont grandi au Maroc et sont parties faire leurs études en France.
L'exil qu'a connu leur grand-mère Mathilde, de la France vers le Maroc, est inversé avec les deux qui découvrent un Paris de liberté mais aussi de solitude.
J'ai été moins enthousiaste par cette troisième partie que j'ai trouvé un peu fouillis. On passe des grands-parents à la tante, aux enfants, au père… et j'ai trouvé des lourdeurs dans l'écriture, que je n'avais pas vu auparavant. C'est peut-être dû à la trop grande utilisation de la troisième personne du singulier "elle ne savait pas", "elle pensait", "elle aurait voulu”, “ il rêvait » ...
Bref, une lecture agréable pour ce qui est du thème, notamment de la liberté, mais un peu longue.
Extrait : "Inès aurait voulu lui raconter ce que c’était de vivre en France, dans un pays où l’on ne courait pas le risque d’être arrêté parce qu’on avait mangé dans la rue pendant le ramadan ou qu’on était homosexuel. Elle aurait voulu lui parler de la laïcité, mais elle ne savait pas comment expliquer ce mot qui n’existait pas en arabe. Elle aurait pu évoquer les mariages de mineures, l’analphabétisme qui touchait les deux tiers des femmes marocaines ou la violence de la répudiation. Si elle avait eu les mots, elle aurait raconté ce souvenir qui surgit tout à coup, celui de cette femme qui traînait aux alentours de son école primaire et qui, à la récréation, essayait d’apercevoir ses enfants à travers les grilles. Elle les regardait jouer et parfois, n’y tenant plus, elle disait quelque chose, elle les appelait et seulement alors, les gens de l’école réagissaient. Ils avaient de la peine pour elle, ça leur brisait le cœur mais ils s’avançaient vers elle et lui demandaient de se ressaisir."