Antigone, de Anouilh Jean
Et voilà, j'ai une pile de livres qui m'attendent au pied de mon lit, deux livres voyageurs apportés par mon postier, un troisième qui devrait arriver aujourd'hui et... je me replonge dans mes vieux livres !!! La faute à Antigone qui me titille avec son pseudo ! et qui a fait récemment un article sur ce grand homme qu'est Anouilh.
Cette pièce est pour moi un pur chef d'oeuvre, et depuis que je l'ai découverte, je ne cesse de la relire.
Antigone, si fière, si sauvage, si libre, Créon pris dans son rôle de roi, la beauté du texte...
Et comme quand je la relis je m'arrête sur des passages que je re-relis plusieurs fois !!! Je n'avance pas dans d'autres lectures !!! Mais quel bonheur.
Extrait : " Marie-toi vite, Antigone, soit heureuse. La vie n'est pas ce que tu crois. C'est une eau que les jeunes gens laissent couler sans le savoir, entre leurs doigts ouverts. Ferme tes mains, ferme tes mains, vite. Retiens-là. Tu verras, cela deviendra une petite chose dure et simple qu'on grignote, assis au soleil. Ils te diront tout le contraire parce qu'ils ont besoin de ta force et de ton élan. Ne les écoute pas. Ne m'écoute pas quand je ferai mon prochain discours devant le tombeau d'Etéocle. Ce ne sera pas vrai. Rien n'est vrai que ce qu'on ne dit pas... Tu l'apprendras toi aussi, trop tard, la vie c'est un livre qu'on aime, c'est un enfant qui joue à vos pieds, un outil qu'on tient bien dans sa main, un banc pour se reposer le soir devant sa maison. Tu vas me mépriser encore, mais de découvrir cela, tu verras, c'est la consolation dérisoire de vieillir, la vie, ce n'est peut être tout de même que le bonheur."