L'enfant bleu, de Bauchau Henry
parution 08/2004 , existe en poche
C'était un coup de coeur de Sylire, et nous avons souvent les mêmes avis sur nos lectures. Comme j'avais en plus bien aimé "boulevard périphérique" du même auteur, je me suis lancée avec délectation dans celui-ci....
Et bien j'ai énormément peiné dans cette lecture, je ne sais même pas vraiment pourquoi j'ai été jusqu'au bout... l'écriture peut être qui est très fluide... mais sinon... j'avais l'impression de lire le rapport d'une psychologue sur son patient... je n'ai pas réussi à sentir d'émotion.
Orion est un enfant psychotique : il se fait bombarder de rayons par "le démon de Paris" qui l'oblige à sauter et à devenir brutal. A l'hôpital de jour ou il suit des cours, il va rencontrer Véronique, une psychologue qui va le prendre en charge et va essayer de le sortir de sa "folie" en le tournant vers le dessin et la sculpture. Une relation très forte va lier ses deux personnages pendant les 12 ans que va durer le suivi.
Trop de description psychologique des dessin d'Orion, trop de redondances et de longueurs dans les années qui se suivent et se ressemblent, trop d'analyse sur le transfert et le contre transfert... Bref, vous l'avez compris, je ne suis pas du tout rentré dans ce livre. On voit tout de suite qu'Henry Bauchau a été lui-même psychanalyste, et c'était vraiment trop "psy" pour moi...
Extrait : "Ma colère tombe car j'ai eu peur moi aussi. Lui et moi, nous faisons partie du peuple accablé par la sourde terreur de ne pas comprendre le monde et ce qui s'y passe. Mais nous ne nous rendrons pas. Pas encore! Soudain m'apparaît d'une façon éclatante que c'est ce qui constitue l'essentiel de mon travail avec Orion, de mon contre transfert heureux et malheureux avec lui : l'aider à trouver en lui même la force de ne pas se rendre : Non, jamais ! Je pense tout cela en tumulte, cela doit apparaître sur mon visage car il me regarde de la façon dont il regarde sa feuille lorsqu'il dessine ou peint. Je vous sur son visage la même compassion que celle que j'éprouve pour lui. Il y a entre nous un instant de silence, de repos, presque de bonheur, qui vient alléger l'effort, l'espoir incertain que nous nous infligeons l'un à l'autre."