Hortense et Queenie, de Levy Andrea
parution 08/2006 - 440 p - traduit de l'anglais
C'est un roman que j'ai trouvé chez un bouquiniste, et que je me rappelais avoir vu dans les blogs il y a un certain temps... alors, j'ai craqué ...
Plutôt que "Hortense et Queenie", il aurait pu s'appeler "Hortense, Queenie, Bernard et Gilbert", parce qu'il s'agit d'un roman à quatre voix. Chaque partie du livre est écrite par un des personnages. Cela se passe entre la Jamaïque (qui fait partie de l'Angleterre), d'où est originaire Hortense et Gilbert, et Londres, ou habitent Bernard et Queenie, et ceci en 1948, à la fin de la guerre. Chacun nous raconte son parcours, son enfance, ses espoirs, ses révoltes.
De très beaux passages sur le racisme dans l'armée américaine mais aussi dans la population anglaise, sur la vie d'une femme avant guerre, sur les espoirs des Jamaïquains s'enrôlant pour sauver "la Mère Patrie"... Les personnages sont très bien peints, même les secondaires, comme le beau-père qui ne s'est jamais remis de la première guerre mondiale...
Mais j'ai été arrêtée par l'écriture décousue. On passe d'un personnage à l'autre, d'une enfance londonienne à une adolescence jamaïquaine sans qu'il y ai véritablement de lien. C'est donc quand même un avis mitigé parce que j'ai été trop perdue dans le livre pour être véritablement transportée par l'histoire.
J'ai retrouvé mes viles tentatrices, il s'agit de Solenn et Sophie
Extrait : "Peut-être que mon cousin Elwood avait raison : "Mon vieux, c'est une guerre de Blancs. Pourquoi veux-tu aller perdre ta vie pour un homme blanc? Pour la Jamaïque, d'accord. Pour avoir ton propre pays, d'accord. Ça, ça vaut le coup de se battre. Pour voir une peau noire au palais du gouvernement qui soit en train de faire autre chose que de servir à table et de balayer la sol. Un Noir n'est pas bon qu'à couper la canne à sucre. Pour tout ça, ça vaut le coup de se battre. Je pars avec toi, mon vieux. Mais tu penses que gagner cette guerre va changer quoi que ce soit pour toi et pour moi ?"