L’amour est une île, de Gallay Claudie
Parution 08/2010, 350 p.
Merci à Clara pour le prêt…
Je n’avais pas été enthousiasmée par l’écriture de son dernier livre " les déferlantes ", du coup, j’étais assez hésitante … et j’ai été emportée…
C’est une sorte de huis-clos qui a pour cadre le festival d’Avigon, a une époque ou les intermittents paralysent la saison par une grève reconduite de jour en jour.
Trois personnages principaux sont en présence :
- Marie, jeune femme pleine de douleurs depuis la mort de son frère cinq ans plus tôt. Un frère qui gagnait sa vie sur des chantiers mais qui se rêvait écrivain. Juste avant sa mort, il avait envoyé une pièce à un directeur de théâtre d’Avignon, sans réponse. Marie vient à Avignon pour rencontrer ce directeur qui a mis en scène une pièce de son frère pour le festival.
Marie ne crie pas, ne cogne pas. Elle garde sa colère rentrée au fond d’elle, une colère qui ressort sous forme de scarifications. - Odon, directeur d’un petit théâtre d’Avignon. C’est un passionné qui est coupable de ses passions : avoir quitté femme et fille pour Mathilde, une actrice devenue célèbre ; avoir accepté de l’aider quand elle a "réécrit" la pièce d’un jeune homme inconnu, l’avoir publié. Depuis, il cherche à racheter sa "faute". - Mathilde, dit la Jogar, une actrice de théâtre qui est née à Avignon et qui est devenue célèbre depuis qu’elle a écrit et joué " ultimes déviances ". Avant, elle vivait avec Odon. Depuis sa célébrité, elle vit en solitaire, de ville en ville, de tournée en tournée. C’est la première fois depuis 5 ans qu’elle revient dans sa ville natale. Les protagonistes sont installés…. En toile de fond on a la chaleur d’Avignon, la colère des intermittents, la difficulté des acteurs pour vivre leur passion…et de merveilleux personnages " secondaires" : Isabelle, une vieille femme qui a toujours tenu ses portes ouvertes: à Agnès Varda, René Char, Jean Vilar, Gérard Philippe, et aujourd’hui aux jeunes acteurs et intermittents du festival, Père Jean, le prêtre de l’Eglise du coin, Odile, la sœur d’Odon, Jeff, l’homme à tout faire qui rêve de partir … Un livre très prenant, ou la souffrance et la passion, les mensonges et les souvenirs sont omniprésents. Une très belle histoire douloureuse qui m’a marqué. J’ai juste encore était troublée par l’écriture et les "il dit" à la fin des phrases. Un style oral que je n’apprécie pas mais qui ne m’a pas gênée autant que pour les "déferlantes". Un très bon livre Extrait : "- Monsieur Schnadel ?… Elle se tourne vers la fenêtre. Des petits oiseaux volent en rasant les carreaux, ils cherchent les insectes. Il tire une dernière taffe, écrase sa cigarette dans un cendrier déjà plein. Elle penche la tête de côté, frictionne ses bras comme si elle avait froid. Ses yeux sont bleus, tellement clairs. - Au destin, elle dit."