Un roman français, de Beigbeder Frédéric
parution 08/2009 -
Je n'avais pas envie de lire ce livre, ayant une antipathie pour l'écrivain que je trouve narcissique et dont je n'ai pas apprécié les précédents ouvrages ! (ça, c'est dit !). Mais il tourne dans mon groupe de lectures, et les avis étaient assez positifs, alors ....
Et bien toujours le même narcissisme puisque Frédéric Beigbeder se met en scène comme étant un pauvre petit garçon qui n'a pas eu assez d'amour dans sa jeunesse (dorée) après le divorce de ses parents.Il prend le prétexte d'une garde à vue prolongée à la suite d'une arrestation pour usage de stupéfiant sur la voie public, pour replonger dans ses souvenirs et essayer de comprendre le pourquoi de son comportement.
Mouais, ça a tendance à m'énerver ce côté gosse de riche qui s'apitoie sur son sort... mais en même temps, il y a beaucoup d'émotions dans ce livre car on sent vraiment un garçon qui s'est construit dans le "contre". Et puis il y a quelques phrases qui m'ont renvoyé à mon énervement "J'ai pleinement conscience que cette aventure est ridicule et que je suis juste un enfant gâté que l'on a privé de son confort pour le punir de ses excès de gosse de riche attardé. Ne méprisez pas ma souffrance ..." ou "Il est difficile de se remettre d'une enfance malheureuse, mais il est peut-être impossible de se remettre d'une enfance protégée."
J'ai passé un bon moment de lecture, l'écriture est posée, les sentiments bien décrits.... reste cette antipathie qui ne m'a pas lâchée pendant tout le livre, et l'impression que je ne garderai pas grand chose de cette lecture.
Extrait : "Je ne me souviens pas de mon enfance. Quand je le dis, personne ne me croit. Tout le monde se souvient de son passé, à quoi bon vivre si la vie est oubliée? En moi rien ne reste de moi-même; de zéro à quinze ans je suis face à un trou noir (au sens astrophysique : "Objet massif dont le champ gravitationnel est si intense qu'il empêche toute forme de matière ou de rayonnement de s'en échapper".)
Longtemps j'ai cru que j'étais normal, que les autres étaient frappés de la même amnésie. Mais si je leur demandais : "Tu te souviens de ton enfance?", ils me racontaient quantité d'histoires. J'ai honte que ma biographie soit imprimée à l'encre sympathique. Pourquoi mon enfance n'est elle pas indélébile? Je me sens exclu du monde, car le monde a une archéologie et moi pas. J'ai effacé mes traces comme un criminel en cavale. Quand j'évoque cette infirmité, mes parents lèvent les yeux au ciel, ma famille proteste, mes amis d'enfance se vexent, d'anciennes fiancées sont tentées de produire des documents photographiques.
"Tu n'as pas perdu la mémoire, Frédéric. Simplement, tu ne t'intéresses pas à nous !"