Une femme fuyant l'annonce, de Grossman David
parution 08/2011, 665 p, traduit de l'hébreu
J'ai reçu ce livre à Noël, mais j'ai mis plusieurs semaines pour le lire. Et moi qui ne sais pas lire deux livres à la fois, il a fallu que je fasse un arrêt au milieu pour souffler un peu...
Ofer est un jeune homme qui, à l'issu de son service militaire obligatoire de 3 ans en Israël, décide de "rempiler" pour quelques semaines afin de participer à une opération spéciale dans une ville palestinienne.
Par peur de rester seule à attendre l'annonce de son décès, sa mère, Ora, décide de réaliser la randonnée en Galilée qu'elle devait faire avec son fils, mais avec Avram, son amour de jeunesse. Jeune homme, il a été fait prisonnier par les Égyptiens, torturés, et ramenés dans un triste état quelques années plus tard.
Lors de cette randonnée, Ora et Avram vont ré-apprendre à se connaître et Ora va parler des péripéties de sa vie mais aussi de son fils, de sa vie, de son corps et de son âme. Raconter son fils, se raconter pour protéger son fils de la mort.
Quel pavé ! A travers les évènements et la vie quotidienne d'Ora, on suit la vie en Israël, les dégâts irréversibles de la guerre, la peur des mères quand elles voient partir leurs enfants pendant 3 ans de service militaire, mais aussi l'angoisse quotidienne des habitants de Jérusalem à la suite d'attentats kamikazes.
Mais au delà de l'histoire d'Israël de 1967 à nos jour, j'ai eu l'impression de lire une belle saga familiale avec la construction, pas à pas, d'une famille unie et aimante. Ora est une femme pleine de doute, sensible et active. Avram est un homme fracassé par les tortures qui regarde la vie de l'exterieur. En racontant sa vie à Avram, Ora va protéger son fils et ramener Avram à la vie.
Un hymne à la vie malgré les difficultés de cette tension omniprésente.
Ce n'est pas un coup de coeur parce que j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de longueurs. J'ai aussi eu du mal avec le style de l'écrivain (ou du traducteur ?) et les incessants sauts d'humeurs d'Ora ("sa sourde irritation" m'a irrité !)
Malgré tout je suis contente de l'avoir lu. C'est un livre qui marque.