Ce qui ne nous tue pas, de Dole Antoine
parution 01/2014 - 113 p
Un livre qui est édité en jeunesse, mais qui est plutôt destiné à des lycéens ou des adultes.
Lola fait une fugue après avoir agressé un de ses camarades au collège. Il faut dire que l'ambiance chez elle est insupportable depuis que ses parents se disputent et que son père a quitté la maison. Petit à petit, elle a fait le vide autour d'elle, se séparant de ses bons amis pour se tourner vers les "racailles", se coulant dans les retards, les mauvaises notes et la solitude.
Dans sa fuite, elle va trouver refuge par hasard chez une vieille dame qui perd la mémoire. Comprenant la solitude de Colette, elle va décider de prendre soin d'elle, lui inventant des histoires lumineuses. Petit à petit, elle va découvrir que être là pour quelqu'un qui en a besoin apaise sa douleur.
Les deux solitudes vont se nourrir l'une de l'autre. Lola et Colette vont réapprendre la tendresse et la sérénité.
Les chapitres sont entrelacés : un chapitre avec un "je" ou Lola nous explique la raison de son caractère de plus en plus virulent, l'atmosphère pesante chez elle, ses colères... et un chapitre avec un narrateur extérieur qui explique le quotidien de Lola et Colette, la douceur, la tendresse.
C'est fort et émouvant, superbe.
Extrait : "Elle en veut à sa mère d'être fragile et faible, de se laisser abattre. Elle lui en veut de ne pas avoir de solution, elle qui a toujours su quoi faire pour résoudre le moindre problème à la maison. Elle en veut à sa mère, oui, des mensonges censés rendre la vie plus belle, et qui ne font que tout compliquer. Puis elle en veut à son père de partir, de les laisser comme ça. Elle lui en veut de fuir, de ne pas savoir les protéger. Elle en veut à son père de ne pas être le héros qu'elle croyait, de ne pas être aussi fort, de ne pas savoir faire que tout tienne encore debout. Elle en veut à cette famille toute entière, qui change, qui se transforme, cette famille qui se fissure, qui craque et qui s'effondre. Et oui, après tout ça, elle en veut au reste du monde, parce que cette douleur existe et qu'elle n'est pas supportable, que rien, rien du tout ne parvient à l'apaiser."
"Elle découvre qu'avec de l'amour, c'est possible de déformer les chemins tout tracés : avec l'envie, avec le coeur. Que tant qu'on aime on n'est pas seul."