Les héritiers de la mine, de Saucier Jocelyne

 parution 04/2015 - 221 p.

J'avais beaucoup aimé, du même auteure, "il pleuvait des oiseaux", alors quand ce livre a tourné dans mon groupe de lectures, je me suis précipitée !

En fait, il s'agit d'un livre écrit en 2006  à Montréal et qui a été à nouveau édité en 2015 par les éditions Denoël.

Canada, années 60, dans une petite ville minière. Les Cardinal forment une famille de vingt-et-un enfants. LePère est prospecteur de minerai, un prospecteur qui "sent" les filons, qui travaille à l'ancienne, passionné par son métier, mais qui, selon ses enfant, a passé sa vie à "prospecter à côté de la chance". LaMère est débordée, semble avoir perdu plus ou moins la raison après la naissance de son dernier garçon, mais continue à les nourrir et à faire le tour des chambres le soir pour compter ses enfants et être sûre qu'ils sont tous là.

Le dernier enfant, Denis, surnommé LeFion, a toujours vu sa famille comme un idéal. C'est le plus frêle de la fratrie, ses frères et soeurs le protège. Il garde le souvenir d'une vie agréable avec une entente, une relation et un sens de la famille sans faille. C'est une bande de gamins libres et soudés, composés d'une majorité de garçons. Les filles forment une bande un peu à part, entre LaPucelle, deuxième de la lignée, qui sert de maman, et les jumelles LaTommy et L'Adoptée, une jeune fille insaisissable et rêveuse qui a du mal à trouver sa place dans la fratrie. Mais les souvenirs de Denis sont tous positifs dans cette "merveilleuse anarchie".

Et pourtant ce n'est pas ce qui se dégage  des témoignages des autres enfants devenus adultes. On sent une peine et une douleur dont ils ne peuvent parler et qui leur pèse. Ils ne peuvent réussir à vivre qu'en s'éloignant, en vivant une vie de solitude. C'est le cas de l'ainé, Emilien dit "LePatriarche" qui est allé s'exiler en Australie, ou Laurent dit "Géronimo" qui est médecin de guerre, tout comme LaTommy qui vit chez les Inuits.

Quel est ce secret de famille, cette souffrance morale dont personne ne parle ?

Le puzzle se construit petit à petit, on suit la psychologie de chacun, leur cheminement, tout semet en place petit à petit pour comprendre l'histoire de cette famille.

Un seul bémol, le nombre d'enfants qui rend parfois le fil difficile à suivre, d'autant plus qu'ils ont tous des surnoms ! 

Une très belle qualité d'écriture, un auteur à suivre.

Comments

[Emma]

Il me tente plus celui-ci que le précédent.

[sous les galets]

J'étais très tentée et j'ai le lu à l'instant le billet de Jérôme très très déçu, le tien me remet du baume au coeur.

[jerome]

Il me reste 50 pages et j'avance péniblement. Le pire c'est que je suis incapable de dire pourquoi !

[Gambadou]

@ Sandrine : une bonne manière de continuer avec cette auteur

[Sandrine]

J'ai moi aussi beaucoup aimé "Il pleuvait des oiseaux", et ne doute pas de relire un jour cette auteur. Pourquoi pas ce titre en effet...

[Alex mot a mots]

Je note, avec un petit mot pour penser à prendre papier-crayon pour les surnoms.

[Manika]

tu me donnes envie !

[sylire]

Beaucoup aimé aussi, notamment l'originalité de la construction. Comme toi c'est une auteure que je vais suivre de près.

[keisha]

Je n'ai pas eu de mal à suivre, finalement, c'est très bien fait;

Rétrospectivement je me demande si je n'en ai pas trop dit dans mon billet, sur certain fait pourtant devinable (ou alors inconsciemment je n'avais pu oublier la présentation de l'éditeur - pas la quatrième, mais c'était un SP et parfois on nous en dit plus)

[aifelle1]

J'ai l'intention de le lire.