Je suis si bien ici sans toi, de Maum Courtney
Richard est un artiste d'une trentaine d'années. Anglais, il vit à Paris avec sa femme française et leur petite fille de 5 ans. Même si il aime énormément sa femme, il se rend compte qu'il a mis de côté sa créativité et surtout la pointe de folie et d'insouciance qui étaient la marque du couple quand ils se sont connus.
Une rencontre, une femme, sept mois d'amour, une rupture et une vie qui va être entièrement chamboulée. Car c'est quand sa femme le quitte qu'il se rend compte de son réel attachement. Il va tout faire pour la reconquérir, retrouvant dans ses choix d'artiste et dans sa sensibilité le moyen de lui montrer son amour.
Un beau livre très bien écrit sur les difficultés du couple, le risque de standardisation. Il y a des très beaux passages sur l'amour quand Richard interview ses parents qui ont toujours des gestes tendres après quarante ans de vie commune.
L'art à aussi une grande place dans ce livre. Richard est artiste et, pour vivre, s'est tourné vers des peintures "commerciales". Mais il regrette les années où il créait des oeuvres plus "politiques". Il va donc essayer de reprendre cette voie tout en se rendant compte de toutes les émotions qu'il a mise dans ses peintures.
Il y a aussi de l'humour et du suspense.
Un livre agréable à lire, qui peut faire réfléchir mais qui reste frais. J'étais contente de le retrouver chaque soir, et malgré la "faute" de Richard, on se prend d'amitié pour lui, on espère le pardon de sa femme.
Merci aux éditions Fromentin pour l'envoi. Juste une reproche ; la couverture et le titre qui ne correspondent pas vraiment à l'histoire.
Extrait : "Lisa m'a rendu heureux. Avec elle, je me sentais doué, désiré, viril et vivant. Elle m'a réconcilié avec mon corps ; elle m'a fait aimer mes jambes, mes mains d'artistes, mes reins solides, ma bite. Elle m'a fait retrouver le plaisir ludique du sexe, rien à voir avec la chose maladroite et tristounette qu'il était devenu avec ma femme. Un jeu. Un aveu. Un acte qui remplace autre chose.
Je ne pensais pas que ça irait plus loin. Je pensais qu'on en resterait là. Une aventure sexuelle fusionnelle d'un soir. Non. Ce serait mentir. J'ai su en rentrant chez moi qu'on recommencerait, encore et encore, et que je mettrai autant d'energie à entretenir cette relation qu'à la cacher à ma femme.
Et j'étais doué pour ça, nom de Dieu ! On n'y pense jamais avant que ça vous tombe dessus, mais je me révélais être un remarquable spécimen du monogame raté. Au lieu de me sentir coupable, j'étais reconnaissant envers ma femme. Reconnaissant envers ma fille. Reconnaissant d'avoir trouvé ailleurs la seule chose qui manquait à notre petite famille parfaite.
[...]
Je dois à ma femme bien plus que des excuses : je lui dois l'exploit difficile de retomber amoureux d'elle. Peut-on aimer de nouveau après une absence, ou l'amour meurt-il du manque d'attention ?"