Article 353 du code pénal, de Viel Tanguy
Un ami de passage à la maison, un beau cadeau. Merci JMC !
Le premier chapitre commence par un meurtre, un homme jeté à la mer au large de Brest, et le meurtrier qui le regarde s'enfoncer, qui ne répond pas à ses appels de détresse.
Nous voilà très rapidement dans le bureau du juge. Un juge qui veut comprendre pourquoi Martial Kermeur, un homme plutôt réservé, qui n'a jamais posé de problème, qui élève seul son fils dans une maison un peu en retrait, qui travaille comme régisseur d'un château en ruine, pourquoi cet homme a tué.
Et Martial va expliquer, la rencontre, la dérive, la perversion, le sentiment d'isolement et d'abandon, la honte et la lente déchéance qui l'ont amené à ce geste mortel.
Ce qui est prenant dans ce livre, c'est la force du discours de Martial, la tension qui augmente petit à petit, l'ineluctable qui se profile. Sans être voyeur, on est à l'écoute, on comprend.
Une histoire pleine d'humanité. A lire.
Extrait : "Vous avez bien entendu, j'ai dit au juge, il m'a embrassé. Vous étiez dans le Sud avant. Vous avez dû en voir, des types qui embrassent tout le monde avec un poignard dans l'autre main. Nous, bien sûr, ce sont des histoires qu'on préfère voir dans le Sud que chez nous. Mais on a beau le savoir, on a beau l'avoir imprimé noir sur blanc dans le fond de son crâne, qu'un type qui vous embrasse si chaleureusement, ça n'a rien de rassurant, oui, on a beau le savoir, quand ça vous tombe dessus, ça fait pas pareil."