Dans les forêts de Sibérie, de Sylvain Tesson
Livre lu dans le cadre du Blogoclub repris par Florence et Amandine. Ce livre a été élu dans une liste de livre ayant comme thème les récits de voyage.
Dans ce récit de voyage, Sylvain Tesson nous parle de son expérience d'ermite vécue pendant 5 mois 1/2 dans une cabane le long du lac Baïkal.
C'est une cabane de quelques mètres carrés, occupés auparavant pendant 15 ans par un inspecteur forestier et sa femme. Sylvain Tesson va y arriver mi février. Il est à 5 h à pieds vers le Nord du Cap d'Iélochine et environ la même chose au Sud du hameau de Zavarotnoe. Isolé, il va prendre la mesure du temps qui passe, de l'environnement et de la nature, de la diversité du lac.
Je m'attendais à une vrai expérience d'ermite, sans aucune rencontre pendant quelques mois. Or dès la première semaine, Sylvain Tesson part rendre visite à son "voisin" du Nord. Et entre les pêcheurs qui passent, les amis, les voisins ... il ne passe pas plus d'une semaine seul. Il va traverser ces mois en compagnie de vodka (beaucoup), de livre (pas mal), de havane (quelques uns) et de réflexion (un peu).
J'aurais aimé plus de récits sur l'histoire du lac et de la région, sur les habitants de ces régions reculées et moins de paragraphes sur les atermoiements personnels de l'écrivain. Le carnet de bord est parfois répétitif malgré des belles envolées
J'admire l'énergie qu'il faut pour vivre dans un tel environnement, mais je n'ai pas aimé le côté moralisateur donné en fumant un havane et en buvant de la vodka. Donc, un bon dépaysement, mais rien de folichon.
Extraits :
"Le courage serait de regarder les choses en face : ma vie, mon époque et les autres. La nostalgie, la mélancolie, la rêverie donnent aux âmes romantiques l'illusion d'une échappée vertueuse. Elles passent pour d'esthétiques moyens de résistance à la laideur mais ne sont que le cache-sexe de la lâcheté. Que suis-je ? Un pleutre, affolé par le monde, reclus dans une cabane au fond des bois. Un couard qui s'alcoolise en silence pour ne pas risquer d'assister au spectacle de son temps ni de croiser sa conscience faisant les cent pas sur la grève."
"L'homme libre possède le temps. L'homme qui maîtrise l'espace est simplement puissant. En ville, les minutes, les heures, les années nous échappent. Elles coulent de la plaie du temps blessé. Dans la cabane, le temps se calme. Il se couche à vos pieds, en vieux chien gentil et, soudain, on ne sait même plus qu'il est là. Je suis libre parce que mes jours le sont."