Underground Railroad, de Colson Whitehead
Cela faisait un moment que je voulais le lire, mais comme je m'étais plongée dans Bakhita, j'ai attendu un petit moment pour faire une pause entre deux romans ayant pour thème l'esclavage.
Cora est une jeune esclave qui vit dans une plantation de coton en Géorgie, comme sa mère et sa grand-mère avant elle. Le nouveau propriétaire est un homme brutal et colérique, du coup, quand Caesar, un jeune esclave, lui propose de s'enfuir, elle accepte malgré le risque que cela engendre.
Caesar a réussi à entrer en contact avec un homme qui fait partie du réseau du chemin fer clandestin qui a pour but d'emmener les esclaves fugitifs vers le nord. Il existe ainsi des gares souterraines cachées sous des trappes dans des granges, des cabanes isolées ou des salons avec des chefs de gare et des conducteurs de trains qui risquent leurs vies pour cette cause.
Beaucoup de suspense tout au long du parcours de Cora qui suit un chemin semé d'embûches, poursuivi par un chasseur de fugitifs et risquant à tout moment d'être dénoncée par des esclavagistes. Il y a aussi des belles rencontres et des soutiens tout au long du parcours avec des personnes, noires ou blanches, qui prennent conscience de l'horreur de cet asservissement.
C'est très intéressant de voir les différentes lois régissant des états mitoyens mais traitant les esclaves de manières très différentes. J'ai aussi aimé le côté fantastique du train souterrain. Le "Underground Railroad" a vraiment existé, mais il s'agissait d'une réseau de routes et de relais utilisés par les esclaves noirs américains pour aller vers le Canada et non pas un réseau de trains.
C'est un livre très prenant avec beaucoup de suspense. On tremble pour Cora et les autres fuyards. J'ai trouvé malgré-tout qu'il y avait une petite longueur au trois-quart du livre. Mais cela reste un très bon livre sur le racisme et l'esclavagisme.
Extrait : "Il arrive parfois qu'une esclave se perde dans un bref tourbillon libérateur. Sous l'emprise d'une rêverie soudaine au milieu des sillons, ou en démêlant les énigmes d'un rêve matinal. Au milieu d'une chanson dans la chaleur d'un dimanche soir. Et puis ça revient, inévitablement : le cri du régisseur, la cloche qui sonne la reprise du travail, l'ombre du maître, lui rappelant qu'elle n'est humaine que pour un instant fugace dans l'éternité de sa servitude."