Feel Good, de Thomas Gunzig - rentrée littéraire 2019
Quand j'ai vu que Sylire et Antigone avaient toutes les deux eu un coup de coeur pour ce livre, je n'ai pas hésité une seule seconde. Peut-être, du coup, en attendais-je trop.
Alice a une vie modeste et assez insignifiante. Vendeuse de chaussures, elle a un fils qu'elle élève seule et a du mal à joindre les deux bouts. Surtout depuis que la boutique de chaussures a fermé.
Tom a lui aussi des fins de mois difficile. Écrivain raté, il travaille un peu dans un centre d'appel, fait quelques piges et voit son couple se déliter.
Ces deux personnages au centre du livre sont tous les deux au bord du gouffre financièrement. Mais ils ont un autre point commun : beaucoup d'imagination. Leur rencontre est assez rocambolesque tout comme leur décision de s'en sortir en écrivant un roman à succès répondant aux critères actuels de feel-good.
J'ai eu du mal à entrer dans le livre, la présentation des deux personnages prend près d'1/3 du livre et j'ai trouvé ça assez long. Ce début difficile ne m'a pas aidé à avoir de l'empathie pour Alice et Tom.
Ensuite, à partir de leur rencontre, les éléments deviennent plus entraînants. J'ai apprécié la satire du monde de l'édition, le pamphlet de Tom expliquant comment faire un bon livre, les procédés marketing d'un éditeur avec cookies et utilisation des réseaux sociaux et applications et l'admiration sans borne d'une mère.
C'est loufoque et incongru et en même temps l'auteur aborde avec justesse les problèmes sociaux des travailleurs pauvres.
Extrait :
"-Aaaaah, il faut parler de résilience, et de conneries comme ça ?
-Oui, par exemple, il y a pas mal de psychologie. Mais de la psychologie à trois sous, des notions pas du tout approfondies, des choses très basiques que le lecteur doit saisir en un instant, il y a souvent un petit côté “développement personnel”, et puis faut pas hésiter à avoir la main lourde sur la spiritualité."