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le blog des fanas de livres
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9 novembre 2019

L'herbe de fer, de William Kennedy

l'herbe de fer

Un livre repéré sur le blog de Jérôme

Francis est un clochard qui vit de petits boulots dans les rues d'Albany. On est en 1938 et la grande dépression fait des ravages. Mais ce n'est pas à cause d'elle que Francis est à la rue. Alors qu'il avait un boulot et une famille il a perdu pied après un accident domestique. Rongé par la culpabilité, il a quitté les siens pour une vie d'errance, d'alcool et de vagabondage.

Alors qu'à l'aube de ses soixante-ans il revient dans la ville de son enfance, il va retrouver sous forme de fantômes toutes les personnes qu'il a fait souffrir. Un moyen de faire face à ses démons, de rencontrer ses morts qui l'empêchent de vivre et peut être de chercher le pardon et la rédemption.

En parallèle de la vie de Francis, il y a celles de ses compagnons de route, rongés par la misère, l'alcool et les maladies.

J'ai aimé comprendre la culpabilité de Francis, voir sa façon de vivre, l'écouter discuter avec les défunts. J'ai été touchée par sa vie et j'ai apprécié l'écriture réaliste et sans mièvrerie de l'auteur. Mais il faut savoir avant de se lancer que c'est un roman où le trop plein de misère, l'alcoolisme et le désenchantement sont très présents.

Un roman sombre et intéressant qui reçu de plus le prix Pulitzer de la fiction en 1984.

Extrait : "Il lui était totalement impossible d'expliquer l'ensemble des choses qui l'avaient amené ici. Il lui aurait fallu pour cela récapituler non seulement tous ses péchés, mais aussi tous ses rêves fugitifs vite abandonnés, toutes ses errances à travers le pays, tous ses retours dans cette ville qui n'avaient abouti qu'à repartir de plus belle sans jamais venir voir Annie, ou le reste de la famille, sans même savoir ce qui le retenait de le faire. Il lui aurait fallu analyser ses instincts violents et sa peur de la justice, sa liaison avec Helen et les raisons pour lesquels il n'était pas à ses côtés en ce moment ; expliquer pourquoi il s'était envoyé tellement de bonnes femmes dont il se foutait éperdument ; raconter ses gueules de bois, ses nuits à la belle étoile, l'argent qu'il avait mendié dans les rues, pas à cause de la crise, mais au début pour aider Helen, et ensuite parce que c'était plus facile que de travailler. Tout était plus facile que de rentrer chez lui, même de se trouver réduit à l'état d'asticot du corps social, de limace rampant sur les trottoirs de la ville."

 

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