Apprendre à tomber, de Mikaël Ross
Dans le village de Neuerkerode, des personnes avec ou sans handicap partagent leur vie, leur travail, leur temps libre. Plus de 800 personnes ayant un handicap mental y vivent. C'est en 1868 qu'un pasteur protestant a créé cette fondation pour l'inclusion et la participation des personnes handicapés. Cent cinquante ans plus tard, c'est près de trois mille collaborateurs salariés qui prennent soin de plusieurs milliers de personnes dépendantes.
L'auteur, Mickaël Ross, a vécu en immersion à Neuerkerode afin de rendre compte du quotidien des habitants : entraide, rencontre, discussion, humour, violence, amitié, amour, jalousie et bien sûr tolérance.
Dans cette BD, Noël est un jeune garçon handicapé mental qui vit avec sa mère à Berlin. Malheureusement, celle-ci est victime d'un AVC « ah-vécé », et Noël qui n'a pas d'autre famille est envoyé dans ce village. Lui qui a toujours vécu avec sa mère, l'arrivée est rude, mais avec l'aide de la communauté, il va rapidement prendre ses marques, faire confiance aux éducateurs et se lier d'amitié avec d'autres habitants.
Des instants de vie découpés en chapitre où l'on suit le destin de Noël durant environ un an. Comme il est très sensible et qu'il côtoie des personnes qui le sont aussi, c'est parfois explosif, souvent émouvant ou drôle mais jamais honteux ou triste. Il y a une grande tendresse qui passe à travers ces histoires et ces dessins aux crayons assez simples.
Un roman graphique qui témoigne de l'importance de l'intégration de ces déficients mentaux qui peuvent vivre seuls pour peu d'être légèrement encadré. Où comment apprendre à tomber pour mieux se relever.
Une belle découverte, non seulement de lecture, mais aussi de l'existence de ce village unique en Europe.
Vous pouvez trouver le reportage qu'Arte sur ce village et l'auteur de cette BD ici.