La papeterie Tsubaki d'Ito Ogawa
J'avais eu un coup de coeur pour Le restaurant de l'amour retrouvé, et comme je cherchais des romans parus en poche pour partir en vacances, ce livre m'a semblé adapté.
Et bien il ne se passe rien dans ce livre ... et je m'y suis senti très bien !
Hatoko, qui a été élevée par sa grand-mère dans le petit village de Kamakura, y revient à la mort de celle-ci. Sa grand-mère tenait une papeterie et était aussi écrivain public. Elle a éduqué sa petite-fille avec une certaine sévérité, dans les traditions, jusqu'à ce que celle-ci fasse sa crise d'adolescence, rue dans les brancards et parte à l'étranger dès qu'elle a pu.
Là voilà donc de retour, à vingt-cinq ans, assagie et prête à reprendre la papeterie et le rôle d'écrivain public.
Une année, quatre saisons qui vont voir défiler des voisins, des clients (c'est le mot patients qui m'est venu à l'esprit, et c'est tout à fait ça) qui veulent lui faire écrire un courrier. Lettres de rupture, de voeux, de condoléance ou d'amour.
A chaque lettre, c'est un lent processus de choix du papier, de l'encre, de la calligraphie ou de l'outil d'écriture. Tout à son importance, sa signification. Ce qui est intéressant aussi c'est que les lettres sont reproduites, en caractère japonais.
On navigue avec raffinement à travers les traditions, les offrandes, les rapports humains, les liens familiaux et les saisons.
On est plongé dans une atmosphère douce, sensuelle et pleine de sagesse.
Ça fait du bien !
Extraits :
"Mais écrire d’une belle main n’est pas le seul travail de l’écrivain public.
Quand on libelle une enveloppe pour un mariage, qu’on écrit un nom sur un diplôme ou qu’on rédige un curriculum vitae, une beauté de pure forme est requise. La plupart des gens trouvent belle une graphie qu’on croirait imprimée. Mais l’écriture manuscrite, celle de la main d’un être vivant, possède un supplément d’âme qui ne se résume pas à la simple beauté formelle."
"Les gens capables de mettre en mots leurs sentiments n'ont pas de problèmes, mais nous, nous prenons la plume pour les autres. Parce que cela peut les aider à mieux s'exprimer."