Lincoln Highway de Amor Towles
Dans le cadre du challenge "les épais de l'été" organisé chez Dasola par ta d loi du ciné, je me suis attaquée à ce roman qui comporte 634 p.
J'avais beaucoup aimé du même auteur "un gentleman à Moscou", un pavé où on ne bougeait pas d'un hôtel. Là, au contraire, on fait des km !
Juin 1954. A la suite du décès de son père, Emmett, 18 ans, est autorisé à sortir un peu plus tôt du centre de redressement où il devait purger 18 mois à la suite d'un accident.
Son père ayant fait faillite, sa ferme située dans le Nebraska va être saisie. Il ne reste à Emmett que sa voiture et son petit frère, Billy, un gamin attachant de 8 ans.
Décidés à recommencer leurs vies sur des nouvelles bases, ils souhaitent quitter le Nebraska pour essayer de retrouver leur mère qui les a abandonnés des années auparavant et qui vivrait à San Francisco. Pour cela, Billy, féru de récits d'aventures, souhaite prendre la Lincoln Highway, route mythique qui traverse l'Amérique de part en part.
Mais l'arrivée inopinée de deux anciens compagnons d'Emmet, qui se sont échappés du centre de détention, va mettre tout leur projet en déroute. Et c'est vers New-York qu'ils vont faire route.
C'est un roman polyphonique, où l'on entend tour à tour les voix d'Emmett, de Billy mais aussi de Duchess et Woolly, les deux évadés, puis de personnages "secondaires" comme Sally, la voisine d'Emmett, ou des personnes rencontrées lors du road trip.
Au-delà de l'aventure et des rebondissements qui nous tiennent en haleine, j'ai particulièrement aimé dans ce livre la psychologie des personnages. Chacun à une faille, un caractère bien à lui et ils sont tous extrêmement attachants. Il y a Wooly et son hyper sensibilité qui le rend inapte à s'intégrer dans sa famille de politico-industriels aisés; le dégourdi et machiavélique Duchess qui s'est construit sur des ruines ; Billy aux tendances autistiques ; Emmett colérique et sensible à qui on demande de devenir adulte avant l'âge ; Sally la sage au caractère impétueux ; Ulysse si touchant ....
On vibre avec eux, on espère, on croise les doigts, on sursaute, on pleure, on rit et ceci jusqu'à la dernière page.
A travers toutes ces aventures, l'auteur nous donne aussi un aperçu de l'Amérique des années 50.
Comme les personnages sont pour la plupart assez jeunes et qu'ils leurs arrivent maintes péripéties, j'ai parfois eu l'impression de lire un livre jeunesse.
Une belle histoire que quelques longueurs ne m'empêchent pas d'avoir beaucoup aimé.
Extrait :
"Comme cela aurait été formidable si la vie de chacun d'entre nous avait été une pièce de puzzle ! Parce que, alors, aucune n'aurait constitué une gêne pour les autres. Chaque vie se serait calée dans son petit emplacement à elle et, ce faisant, aurait contribué à la reconstruction complète de l'image complexe."