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le blog des fanas de livres
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13 mars 2024

Les silences des pères de Rachid Benzine

J'ai acheté ce livre après avoir écouté l'auteur en parler lors d'un festival littéraire. Deux phrases de lui m'avaient marquées : "Les silences des pères sont des soupirs qu'on n'a pas écouté, cela donne la colère des enfants" - "La France construit ses propres silences, la littérature permet de réparer ce rapport à la mémoire".

 

Amine est un pianiste renommé. A la mort de son père, il revient à Trappes où il n'avait pas mis les pieds depuis une vingtaine d'années, n'ayant plus aucun rapport avec son père qu'il jugeait froid et silencieux. 

 

En vidant l'appartement avec ses soeurs, il découvre des cassettes audio, cassettes que leur père envoyait régulièrement à sa famille restée au Maroc, pour donner des nouvelles. C'est en les écoutant qu'Amine va apprendre et comprendre qui était son père. Il va partir sur les traces du jeune immigré des années 60, tour à tour mineur, cimentier, maraîcher ou ouvrier à l'usine ...

 

Dès les premières pages, j'ai été un peu rebutée par la froideur de l'écriture. Amine n'a plus aucun rapport avec sa famille et la mort de son père n'est rien pour lui. Il faut attendre la toilette du corps faite traditionnellement par le fils, en compagnie d'un imam, pour qu'un semblant de sentiment l'effleure. 

 

Même ensuite, à la lecture des cassette et dans sa quête, les sentiments viennent plus des compagnons de son père qu'il va retrouver, que de lui. C'est une suite de faits, sans vie. Pas d'odeur, de bruit, de chaleur. Et puis un père assez cliché, toujours positif, aidant...

 

Ce roman m'a appris des éléments sur la vie des immigrés dans les années 60, mais l'écriture sans émotion et le manque de développement des différentes situations ont gâché ma lecture. 

 

Extrait : "Et tu sais pourquoi les jeunes ils ne connaissent plus ces histoires ? Parce que les vieux comme ton père ils ont voulu que toutes les souffrances, tout ce qu'ils ont subi, s'arrêtent avec eux. Ils voulaient vous en préserver. Pour que vous soyez libres de réussir votre vie, sans rancoeur, sans amertume. Parce que même s'ils n'ont vécu qu'une existence très modeste, ils n'aspiraient pas à autre chose pour eux-mêmes. C'est pour vous qu'ils ont tout sacrifié. La réussite de leur exil, ce n'est pas la leur, mais c'est celle de votre génération. Cette mémoire à transmettre, c'est pas pour nous mais pour les autres. Tous les autres. Tous ceux qui sont morts au fond. Tous ceux qui sont morts de la silicose. Tous ceux qui sont morts sur tous les chantiers, broyés, décapités, pulvérisés. Et aussi pour tous ceux qui ont simplement souffert d'avoir quitté leur famille." 

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