Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

le blog des fanas de livres

le blog des fanas de livres
  • Je lis pour m'évader, avancer, ressentir des émotions et des sensations, rire, vibrer, pleurer, comprendre, m'ouvrir à de nouvelles cultures, rêver, trembler... et j'ai bien envie de le partager avec vous.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
15 mai 2024

Carnet de bord du 24 avril au 14 mai 2024

 

Publicité
Publicité
15 mai 2024

Rien de personnel, de Mahir Guven

Avec d'autres bloggeuses, nous avions écouté cet auteur lors d'un salon littéraire, et son interview m'avait donné envie d'acheter son livre autobiographique.

 

Mahir Guven est né à Nantes de deux parents réfugiés politiques : un père kurde et une mère turque. Alors qu'il a 5 ans, son père se fait tuer. Sa grand-mère maternelle vient les rejoindre pour aider sa fille a élever ses deux enfants.

 

Il revient sur son enfance et l'importance de sa mère, une femme forte, membre de plusieurs associations d'entraide, qui reprend ses études pour passer son diplôme d'ingénieur et qui fait des ménages en attendant.

 

Dans la banlieue calme ou il grandit, il y a une forte entraide de la communauté turque. C'est le temps de la débrouillardise et des copains. Vient ensuite celui des lascars. Bon élève, Mahir entame des études financière après son bac avant de bifurquer vers l'édition.

Ses propos reprennent l'idée d'intégration, des difficultés et des avantages de la double culture, de l'importance de la maitrise de la langue française, des préjugés auxquels il a du faire face et des rencontres qui lui ont permis d'avancer.

 

Un témoignage sociologique des origines et de l'assimilation à travers une vie et des anecdotes qui rendent le récit vivant.

 

Extraits :

« Nous sommes devenus français par un long chemin balisé de choix, d'échecs, de joies, de victoires, de larmes, de sueur, de renoncements, de coups durs, de coups de main. Nous sommes devenus français malgré la nostalgie, malgré le rejet, malgré notre ignorance, malgré quelques accrocs. Nous sommes devenus français grâce à des amitiés, à une envie d'être et d'être avec, la camaraderie, les rires, grâce à la bonne humeur et à un sentiment de bien-être général. Cela peut paraître paradoxal, mais en France on peut bien vivre malgré la mise à l'écart. Sans, on vit mieux. Que l'on soit victime ou bourreau. »

 

« Malgré tout, je suis enfant d'immigrés, malgré tout, je suis français, malgré tout, j'ai du turc et du kurde qui nagent en moi. Malgré moi, ma famille voue un culte au savoir et m'a élevé dans le respect de l'altérité... Mon futur a été une synthèse de tout ça. »

15 mai 2024

La route de Manu Larcenet

Adaptation du roman de Cormac Mc Carthy.

 

Univers post apocalyptique, rempli de cendres et de cadavres, de dangers, de froid et de lutte pour survivre.

 

Un homme et son fils cheminent vers le sud, pour ne plus avoir à souffrir de l'hiver glacial. Ils sont recouverts de loques, poussent un caddie avec tous leurs biens, cherchent dans les débris d'un monde détruit de quoi manger et se cachent de tout autre être humain.

 

Car les "méchants", hordes cannibales, massacrent les humains qu'ils trouvent.

 

C'est sombre et désespérant (comme le livre), et en même temps plein d'humanité tant les liens qui unissent le père et le fils sont solides. Ils ne vivent que l'un pour l'autre, et espèrent encore trouver au bout de la route une délivrance.

 

La foi que le fils met en son père est touchante et l'aide à avancer, coûte que coûte.

 

Les dessins sont horribles et merveilleux.

Horribles parce que concrets et révélateurs de la tension et des atrocités qu'ils trouvent sur leur chemin.

Merveilleux parce que, tout en restant dans les tons sombres, on ressent dans les regards et les gestes l'amour immense qui unit les deux rescapés.

 

Une BD poignante, qui retranscrit parfaitement le roman, à ne pas lire si vous êtes déprimé.

 

Vous pouvez retrouver toutes les BD de la semaine chez Moka.

 

15 mai 2024

Olympus T.E.X.A.S. de Stacey Swann

Une semaine dans la vie d'une famille américaine dans un village du Texas. Et rien ne va plus !

 

Il y a le petit frère qui couche avec sa belle-sœur, le père qui a fait des enfants à droite et à gauche, la mère qui tombe en émoi devant un nouveau venu, la sœur amoureuse d'un ancien tombeur ennemi de la famille, le frère jaloux et pour finir la belle-sœur exécrable.

 

Bref, aucun des personnages n'est vraiment plaisant, et même si leur psychologie est assez bien étudiée, je me suis ennuyée à suivre leurs choix idiots et sans surprise.

 

Peut-être qu'il me manquait des connaissances puisque c'est une « incarnation de la mythologie grecque débridée et follement divertissante ».

Débridée, oui, divertissante, non !

Tant pis pour moi.

24 avril 2024

Carnet de bord du 17 au 23 avril 2024

 

Publicité
Publicité
24 avril 2024

Un garçon c'est presque rien, de Lisa Balavoine

Un petit ovni en littérature jeunesse/ado (je dirais à partir de la 4e / 3e), sur fond d'acceptation de soi, de harcèlement et sextape.

 

Roméo est en lycée et ne se sent pas à sa place dans cet univers de garçons boostés à la testostérone. Lui est d'un naturel doux, empathique, sensible. Il aime la musique vintage et se fait traiter d'homo par la bande des casiers, des garçons qui revendiquent leur brutalité. En plus, chez lui la communication avec et entre ses parents ne passe pas.

 

Amoureux secret de Justine, il va se lier d'amitié avec elle et va être son pilier quand elle va sombrer.

 

L'autrice nous décrit des sujets d'actualité comme le harcèlement, l'acceptation, l'amitié, l'amour ou les secrets de famille, avec beaucoup de pudeur et de sensibilité.

 

L'originalité de ce ce roman tient à la forme, une sorte de poème libre où les pensées de Roméo foisonnent. Cela donne un ton intimiste.

 

C'est prenant, rythmé. Je ne l'ai pas lâché.

 

Extrait : 

"Matin de lundi de rentrée

Le même itinéraire

Vingt minutes de marche solitaire

Dans le froid bleuté des premiers matins de mars.

De loin deviner la grille

Les parkas, les sacs à dos 

Ceux qui fument déjà

Ceux qui se donnent un style

Groupes de garçons, groupes de filles,

Comme si tout était fait

Pour ne pas trop se mélanger.

 

Parfois je me demande

Si nous sommes faits pour nous entendre

Si l'on peut sortir du groupe

Faire un pas de côté

Bifurquer

Si l'on peut ne ressembler à personne

Ne pas s'associer

Rester soi-même, modèle unique

Ne pas se standardiser

S'il faut absolument choisir un camp

Féminin / Masculin

Et si un garçon qui se sent proche des filles

Est obligé d'être soit homo soit coincé

Et pourquoi serait-ce essentiel

D'être réglementé par un seul logiciel ?"

 

24 avril 2024

Le bureau d'éclaircissement des destins de Gaëlle Nohant

Incorrigible que je suis à prendre des livres à la bibliothèque alors qu'il y en a tant qui m'attendent dans ma PAL ! Mais j'avais noté ce titre à la suite d'une interview de l'autrice, et il était dispo à la médiathèque … alors

 

Irène est une française qui est arrivée toute jeune dans un village du centre de l'Allemagne pour suivre son mari. Elle a rapidement trouvé du travail comme enquêtrice à l'International Tracing Service, un centre d'archives créé après la seconde guerre mondiale pour effectuer des recherches sur les personnes disparues pendant le conflit. Il s'agit alors de croiser des sources, chercher des témoins, recouper des informations... Cela fait près de 25 ans qu'elle travaille dans ce domaine quand la nouvelle directrice lui demande d'effectuer des recherches sur un nouveau domaine : essayer de retrouver les descendants des personnes à qui appartenaient un nombre conséquent d'objets retrouvés à la libération des camps.

 

Voilà donc Irène sur les traces de vies brisées, faisant le lien entre le passé et le présent, à la recherche de descendants.

Se pose aussi une question très intéressante : est ce que, révéler à des contemporains l'histoire méconnue et atroce de leurs aïeuls, sans qu'ils l'aient demandé, est bénéfique ou négative ?

 

J'ai beaucoup aimé ces quêtes d'identité. Les personnages sont forts, émouvants et fragiles. Alors que j'ai lu de nombreux livres sur la seconde guerre mondiale, j'ai appris énormément sur les camps, les exactions, rafles, pillages ou détournements.

 

Par contre j'ai trouvé que l'autrice voulait peut-être trop en dire, et j'ai parfois été perdue par le nombre de personnages et leurs imbrications tortueuses. Tout va très vite, les coïncidences sont parfois un peu faciles.et du coup je ne suis pas sûre de garder beaucoup de souvenirs de ce livre, qui est pourtant un travail de mémoire.

 

Extrait : « Elle ne rencontre jamais les descendants qui viennent à Bad Arolsen. Elle confie à d'autres le soin d'accueillir ceux qui voudraient savoir mais tremblent d'être fixés. Qui ont grandi avec ce voile, cette nuit à l'intérieur. Elle se protège de leur désarroi, de leur reconnaissance. Ce n'est pas pour la mériter qu'elle se donne tant de mal. Irène obéit à un appel plus souterrain. Elle raccommode des fils tranchés par la guerre, éclaire à la torche des fragments d'obscurité. Sa mission terminée, elle s'efface. Elle ne veut pas entrer dans leur vie, ni qu’ils entrent dans la sienne. Il n'y a que les morts qu'elle n'arrive pas à tenir à distance.  »

17 avril 2024

Carnet de bord du 10 au 16 avril 2024

 

17 avril 2024

Hurler contre le vent, de Louise Sebillet

Lors d'un récent festival des livres, j'ai écouté Louise Sebillet parler de son premier roman et de la façon dont elle a pu le faire éditer. Elle a gagné le prix du roman non publié ! Un concours d'écriture qui permet au lauréat d'être édité. Sa façon douce d'en parler, le fait que ça se passe sur une île bretonne, l'envie de soutenir cette belle aventure, et me voici en possession du livre dûment dédicacé.

 

L'autrice nous fait voyager de l'histoire d'Ama enfant, à celle de la jeune fille devenue adulte. Une femme, deux temporalité :

 

- Amalia (que tout le monde surnomme Ama) a 10 ans et vit avec son père et son petit frère sur la petite île bretonne de Keljorden à 4h de bateau du continent. Cette île a compté jusqu'à 1500 habitants mais il n'y en a plus que 84 qui vivent en permanence sur l'île. Et 5 enfants à l'école.

 

Ama aime sa vie, sa liberté, la mer, la cabane où les enfants se retrouvent, sa famille agrandie à sa voisine qui est comme une tante, et Cybèle, une femme d'une cinquantaine d'années qui habite un peu en ermite sur l'île. Ama est émouvante dans sa quête d'absolu.

 

- Amalia a 35 ans et se remémore cette vie d'enfant insouciante, jusqu'à ce que …

 

Un récit à hauteur d'enfant, qui a du mal à comprendre les adultes, qui est entière et sûre d'avoir la vérité. Elle est racontée par une Amalia adulte qui a plus de recul et cherche à comprendre.

 

 

La vie en sorte de huis-clos sur l'île est très bien décrite ainsi que les intéractions entre tous les membres de la communauté que ce soit entraide ou ressentiment. L'autrice nous disait qu'elle s'était inspirée de sa propre vie, dans un petit village du Morbihan.

 

Beaucoup d'humanité dans ce roman où il faut faire un choix entre le cœur et la raison, sur un fond d'air iodé. Il faut prendre son temps pour lire ce roman parfois un peu lent.

 

Extrait : « Depuis 1986, année de fermeture de l'usine de transformation de maquereaux, un grand nombre de familles avaient quitté l'île. Nous étions encore 84 malgré tout. Ce chiffre me paraissait très honorable mais les plus âgés n'étaient pas de cet avis. A chaque départ, Jeanne, ma grand-mère, se lamentait et me disait qu'il ne resterait bientôt plus aucuns vrais. Elle entendait par « vrais habitants », les familles présentes depuis trois générations et dont le nom était inscrit sur les stèles du cimetière. Nous étions bien loin des 1500 habitants qu'avait connus le début du XXème siècle. Je promettais à ma grand-mère de rester. Et très certainement que Max resterait avec moi. Ce à quoi elle me répondait pas un sourire triste. »

 

17 avril 2024

Plouheran, de Isabel Del Real

Plouheran, c'est un mot valise pour un voyage à vélo de Plouër-sur-Rance Côtes-d'Armor à Téhéran.

 

L'autrice est une jeune fille qui vient de finir ses études de droit et qui se destine à passer le concours du barreau. Et pourtant...Dans sa tête plein de questionnement sur son futur, l'envie de voir du pays. En plein confinement, en hiver 2021, la voici partie seule avec son vélo (alors qu'elle n'est pas adepte de ce moyen de transport), vers Téhéran, une destination la plus lointaine possible.

 

Sa mère et son frère parient sur un arrêt dans quelques semaines. Elle va passer près d'un an sur les routes en traversant l'Espagne, l'Italie, la Slovénie, les Balkans, la Grèce, la Turquie, la Géorgie et l'Arménie, soit 15 000 kilomètres.

 

En route, elle va faire plein de rencontres : des aventuriers cyclistes, des habitants ... Elle va aussi souvent bivouaquer seule, des forêts du Massif Central aux cols du Caucase.

 

Tout au long de ce périple, Isabel nous livre avec humour ses sentiments, entre exaltation et appréhension, joie et pleurs, questionnement sur la vie, calvaire de rouler sous la pluie et bonheur des découvertes et des relations nouées pendant ce voyage.

 

J'avais un peu peur des illustrations en noir et blanc, et en fait j'ai adoré. Cela permet de mêler l'imaginaire de ses rêves et pensées au réel. Les cases classiques laissent parfois place à un dessin pleine page qui nous donne envie de voyager.

 

Pour l'instant, ce roman graphique est en auto-édition (épuisé), mais l'autrice est en relation avec une maison d'édition. Vous pouvez le pré-commander ici

 

Vous pouvez retrouver toutes les BD de la semaine chez Fanny dans le cadre des bulles documentaires.

plouheran2

 

Publicité
Publicité
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 200 > >>
Publicité