Le magasin des suicides, de Teulé Jean
Je l'ai lu cet après-midi sans m'arrêter (et pourtant j'ai fait plein d'autres choses : peinture de portes, mosaïque, si, si !!!)
C'est jubilatoire. De l'humour noir au plus haut degrés, de l'ironie à chaque page, des clins d'oeils suicidaires.... un pur bonheur.
La famille Tuvache tient, depuis plusieurs générations, un magasin des suicides : on peut y acheter tout pour se suicider : corde avec noeud coulant, poison, revolver jetable à 1 coup.... Les deux enfants du couple sont partis sur la même voie (anorexique, mal dans leur peau..) mais voici que le petit dernier arrive et il est tout le contraire : optimiste, joyeux, éclatant de santé.... Voici la famille déstabilisée !!!!
J'ai eu un peu de mal au début avec l'écriture. J'avais l'impression de voir le film "la famille Adams". Et petit à petit je suis rentré dedans et ne l'ai plus lâché. Car au delà de l'aspect morbide de cette famille, il y a plein de fantaisie, de dynamisme et un petit coup de plume sur l'écologie et le monde dans XXX années.
A lire
Extrait :
- Alan !... Combien de fois faudra-t-il te le répéter ? On ne dit pas «au revoir» aux clients qui sortent de chez nous. On leur dit «adieu» puisqu'ils ne reviendront jamais. Est-ce que tu vas finir par comprendre ça ?
Lucrèce Tuvache, très fâchée dans le magasin, cache entre ses mains crispées dans le dos une feuille de papier qui tremble au rythme de sa colère. Penchée sur son petit dernier, debout en short devant elle et qui la regarde de sa bouille réjouie, elle le sermonne, lui fait la leçon :
- Et puis cesse de chantonner (elle l'imite) : «Bon-zou-our !...» quand des gens arrivent. Il faut dire d'un air lugubre : «Mauvais jour, madame...» ou : «Je vous souhaite le grand soir, monsieur.» Et surtout, ne souris plus ! Tu veux faire fuir la clientèle ?... Qu'est-ce que c'est que cette manie d'accueillir les gens en roulant des yeux ronds et en agitant les index dressés en l'air de chaque côté des oreilles ? Crois-tu que les clients viennent ici pour contempler ton sourire ? Ça devient insupportable, ce truc-là. On va te mettre un appareil ou te faire opérer !
Un mètre soixante et la quarantaine finissante, Mme Tuvache est furibarde. Cheveux châtains et plutôt courts balayés derrière les oreilles, la mèche oblique sur son front donne de l'élan à sa coiffure.
Je ne suis pas la première à le lire !!! Vous pouvez aussi allez voir les critiques de Milou, Livrovore, Yue-Yin, Kalistina ....