Cochon d'Allemand, de Romer Knud
parution 07/2007 - 183 p - traduit du danois
Knud est né au Danemark en 1960, dans une petite ville sans attrait et sans problème. Seul soucis, et de taille : la mère de Knud est allemande. Or au Danemark après guerre, la rancoeur contre les allemands est très forte. Knud va toute son enfance être traité de "cochon d'Allemand" et voir sa mère injuriée par la parole et les actes. Il verra ses cadeaux d'anniversaire régulièrement détruits par les bandes du quartiers, il sera régulièrement brutalisé, maltraité.
On suit aussi la vie de sa famille, sa mère bien sûre, qui a quitté l'Allemagne par amour pour son père. Sa grand-mère maternelle, défiguré pendant la guerre, qui vit à Francfort. Et toute la famille de son père qui n'accepte pas ce mariage avec une allemande.
J'ai trouvé le sujet bien vu (il s'agit d'un roman autobiographique), on sent le vécu, la douleur de cet enfant qui est toujours sur le qui-vive entre ses deux nationalités. Mais j'ai eu plus de mal avec le style : on passe d'une époque à l'autre sans césure. D'un paragraphe à l'autre on se retrouve en 1970 au Danemark, en 1940 à Berlin, puis en 1924 en Allemagne, et on revient en 1970.... Difficile de s'y retrouver. Je ne savais pas ou j'en étais, ou, avec qui... Cela m'a gêné et à un peu gâché ma lecture...
Vous pouvez allez voir les critiques de Bernard, la lettrine, Lily, Malice, Cathulu ...et bien sûre Antigone qui m'a permis de le lire en en faisant un (vous pouvez allez vous inscrire...). Merci pour cette découverte.
Extrait : "...Père me prit en photo devant la maison, mère m'accompagna jusqu'à l'école communale, me dit au revoir devant l'entrée et m'embrassa sur la joue. Plein d'allégresse, je courus dans la cour grouillant d'élèves et de professeurs qui riaient, bavardaient et ne faisaient aucune attention à ce qui se passait autour. Je me sentis un peu déconcerté, mais soudain un élève remarqua ma présence, puis un autre, puis un troisième. Un instant plus tard, je me trouvai, vêtu comme je l'étais d'une culotte de cuir, Lederhosen, et de mi-bas verts, et serrant mon cornet, au centre d'un groupe d'élèves qui, d'une seule voix,entamèrent un chant, lentement et en battant la mesure. Bientôt, toute l'école s'était jointe à eux dans un refrain que j'allais entendre tout au long de la journée, durant les années à venir, durant toute ma vie : "Co-chon d'Alle-mand ! Co-chon d'Alle-mand ! Co-chon d'Alle-mand ! "