La vie d'un homme inconnu, de Makine Andreï
Le livre se divise en deux parties. Dans la première, Choutov, écrivain russe d'une cinquantaine d'année exilé en France, vit chichement sous les toits de Paris. A la suite d'une déception amoureuse, il décide sur un coup de tête de repartir à Saint Petersbourg qu'il a quitté voilà plus de trente ans. Il retrouve une ville et un pays à mille lieues de ce qu'il avait laissé et de ce qu'il attendait. Une ville moderne, capitaliste, libre.
Lors de son périple dans cette ville qui lui est maintenant inconnue, il va faire la rencontre d'un vieil homme, ancien combattant du siège de Leningrad. La deuxième partie du livre est consacré à l'histoire de cette période très dure. L'homme raconte la guerre, le siège et ensuite les rafles et les camps, mais surtout une merveilleuse histoire d'amour.
Pas de lien entre ces deux histoires si ce n'est un passé oublié par les jeunes russes et la rencontre des deux hommes, perdus dans leur propre pays.
Une amie m'a prêté ce livre en me disant qu'il était plein d'émotion et qu'elle avait pleuré en le lisant. Même si j'ai été effectivement émue par l'histoire de cet ancien combattant, je suis resté étrangement à l'extérieur du livre. Il est très beau et très bien écrit, mais je n'ai pas réussi à rentrer pleinement dedans. Peut-être l'effet de ces deux parties qui ressemblent plus à deux nouvelles qu'à un roman, ou tout simplement mon état actuel pas très concentré....
Extrait : " Choutov se lève, il vient de reconnaître le tournant d'une allée, une statue... Rien n'a changé depuis trente ans. Et tout a changé. Le sens de la métamorphose lui parait évident. La Russie tente de gommer les décennies qui l'avaient séparée de son destin : plusieurs livres chez Vlad parlaient de cette destinée russe interrompue par la funeste parenthèse soviétique. Oui, un beau fleuve pollué par la boue de massacres, d'esclavage intellectuel, de peurs."En fait Vlad est plus proche de ces crinolines que du fantôme de l'URSS. Ce jeune homme s'entendrait mieux avec le petit-neveu anglais de Nicolas II qu'avec un dinosaure soviétique de mon espèce..." Choutov sourit mais l'intuition est pénible : par dessus sa tête, l'Histoire restaure son cours, se clarifie... Et lui reste envasé dans les temps maudits que tout le monde voudrait oublier. "