Mon enfant de Berlin, de Wiazemsky Anne
Anne Wiazemsky est la petite fille de François Mauriac. Elle revient sur la période ou ses parents se sont rencontrés, à Berlin. Sa mère, Claire, jeune femme dynamique a besoin de se sentir utile. Pendant la seconde guerre mondiale, elle va s'engager dans la croix rouge en tant qu'ambulancière. A la libération, elle ne se voit pas retourner dans le rond-rond de sa vie familiale, elle décide donc de poursuivre son engagement et se retrouve à Berlin, dans la section de recherche des disparus. Malgré ses migraines et ses crises de foie à répétition, elle va vivre à Berlin une vie intense et heureuse.
Le roman est présenté comme si c'était Claire Mauriac qui parlait. Il y a aussi de nombreuses lettres écrites à ses parents. Cela rend l'histoire dynamique et vivante.
Je ne connaissais pas cette partie de l'histoire : la recherche des disparus, les Alsaciens ou les STO prisonniers des soviétiques, et je regrette un peu que ce ne soit pas plus approfondie. Un autre petit bémol que quelques longueurs... mais dans l'ensemble j'ai passé un bon moment et j'ai envie d'en connaître plus sur cette famille.
Caroline, Sylire, Anne ont beaucoup aimé.
Extrait : "En septembre 1944, Claire, ambulancière à la Croix-Rouge française, se troue encore à Béziers avec sa section. Elle a vingt-sept ans, c'est une très jolie jeune femme avec des grands yeux sombres et de hautes pommettes slaves. Si on lui fait le compliment, elle feint l'ignorer. Elle n'a pas le temps de se contempler dans un miroir, ou alors fugitivement et toujours avec méfiance. Elle souhaite n'exister que par son travail depuis sont entrée à la Croix-Rouge, un an et demi auparavant. Son courage moral et physique, son ardeur font l'admiration de ses chefs. Ses compagnes, parfois issues de milieux sociaux différents du sien, ont oublié qu'elle est la fille d'un écrivain célèbre, François Mauriac, et la considèrent comme l'une d'entre elles, rien de plus. Cela la rend heureuse. Elle aime ce qu'elle fait, la nécessité de vivre au jour le jour. Au volant de son ambulance, quand elle transporte des blessés vers des hôpitaux surchargés, elle se sent vivre, pour la première fois de sa jeune vie. Une vie sans passé, sans futur. Une vie au présent."