Les autos tamponneuses, de Hoffmann Stéphane
Une vision étonnante de la vie de couple !
Pour Hélène, un bon mari est un mari absent, qui ne prend jamais sa retraite et meurt au travail. Pour l'instant, tout se passait donc bien entre Hélène habitant Vannes et son mari Pierre travaillant à Paris. Mais quand Pierre décide de prendre sa retraite et de s'installer avec sa femme à Vannes rien ne va plus ! Elle a une indépendance qui lui convient très bien et ne veut pas "s'encombrer" de son mari. Lui a travaillé comme un forcené toute sa vie, par passion. Il a envie de prendre son temps, lire, ne rien faire....
Le ton de cette tragi-comédie est tour à tour drôle (j'ai plus d'une fois rigolé), grinçant et émouvant. Hélène est une femme qui apparaît dure, intransigeante. Pour elle si on est pauvre c'est qu'on l'a voulu, les enfants doivent être indépendants rapidement et donc un mari se doit d'être absent. Mais petit à petit des failles vont apparaître dans sa cuirasse.
Ce qui est amusant, c'est que les amies qui m'ont recommandé ce livre m'ont dit que le mari était insupportable de vouloir revenir après des années de quasi absence et d'attendre que l'on soit à ses pieds.... et moi j'ai été plus insupportée par la femme qui cache ses sentiments et oblige son mari à vivre loin des siens.
Ce n'est pas un livre qui me restera en mémoire, mais j'ai passé un bon moment de lecture.
"Je sais depuis longtemps qu'il faut choisir ses livres comme ses fromages : au pif. On ouvre, on met le nez dedans : si ça ne sent pas, on repose. Ça sent mauvais ? Ça sent bon ? Mieux vaut un livre qui pue qu'un livre sans odeur. Un livre doit avoir un arôme, du nez, des parfums, du fumet. Comme un fromage. Comme un vin, une viande, du foin coupé ou du résada, si vous préférez : un livre doit d'abord sentir. Puis, faire ressentir."