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le blog des fanas de livres
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21 juin 2023

Que reviennent ceux qui sont loin, de Pierre Adrian

Que-reviennent-ceux-qui-sont-loin (2)

Une lecture qui a fait énormément écho en moi, puisqu'il s'agit d'un été dans une maison familiale du bord de mer, en Bretagne, été qui ressemble en de nombreux points à ce que j'ai vécu moi-même de longues années avant que la maison familiale ne soit vendue."L'avenir de la maison était en suspens, dit-il. On ne savait pas encore si on pourrait la reprendre à la mort de grand-mère. Il y avait tellement d'entretien, et on se demandait si cela valait la peine de dépenser tout cet argent pour n'y passer, au fond, qu'un mois d'été. Il fallait qu'ils en discutent tous ensemble. [...]"Une famille qui s'aime ne prend pas de mauvaises décisions." Je lui répondis avec le coeur, prétextant que c'était nos souvenirs qui étaient en jeu, notre passé, l'histoire de la famille. Et pas n'importe laquelle, l'histoire de nos étés au bord de la mer."

Le narrateur, qui a passé tous ses mois d'août d'enfance et d'adolescence dans la grande maison, a déserté pendant quelques années, préférant découvrir le monde. Conscient que rien n'est éternel, il y revient à la trentaine et nous décrit la vie quotidienne et les souvenirs d'été.

Il ne se passe pas grand-chose même si l'on sent qu'un drame se joue. Tout est dans l'ambiance, entre habitude, monotonie et bonheur familial. Il observe, un peu en retrait, cette maison qui vit avec les odeurs d'enfance, les soirées d'adolescence et les discussions d'adultes, le tout autour de la grand-mère, frêle pilier de la famille.

Beaucoup de délicatesse dans l'écriture. Chaque personne qui a vécu des vacances dans des maisons de famille y retrouvera ses souvenirs.

Et puis les derniers chapitres, plus durs, qui là aussi ont fait remonter des souvenirs, quand la famille s'unit pour soutenir.

Une lecture empreinte de nostalgie.

Extraits :

"La grande maison était ouverte à tous les courants d'air. L'intimité y était lettre morte. De rares silences subsistaient pourtant, en milieu de matinée après la leçon des petits, à l'heure de la sieste ou lors de la marée haute, quand tout le monde était à la plage. Mais pour être tranquille, il fallait regagner sa chambre dans les étages. Et les chambres aussi semblaient à la fois anonymes, comme celles d'un hôtel, et appartenir à tous. Elles accueillaient des valises chaque été mais personne ne se serait permis d'y apporter sa décoration personnelle. A quoi bon... Les tables de chevet en merisier, les commodes d'époque, l'armoire qui grinçait, les ampoules noircies sous des abat-jour en crépon, les draps raides et leurs motifs à fleurs... Nous étions tous attachés à cette sobriété sans confort. Nous la respections et aucun ne l'aurait remise en question. Tout changement aurait été vain et prétentieux. C'était le charme de la grande maison, et je m'en rendais compte en déambulant à la recherche de souvenirs, tirant les tiroirs, ouvrant des placards désespérément vides où roulaient des boules de naphtaline. Je devenais matérialiste car je croyais au pouvoir de remembrance des objets, à leur signification dans le temps. A la grande maison, nous passions et ils restaient. Les objets étaient immortels. Rien n'avait jamais bougé et c'était nous qui changions. [...| Ici, combien d'enfants avaient dormi qui étaient devenus grands ?"

 

 

"A ton avis, pourquoi on se sent si bien ici ?

Elle écrasa son mégot sur une marche et répondit :

Il n'y a pas que nous. Tout le monde se sent bien ici, se sent chez soi. Parce qu'on y vient en vacances depuis tout petit.

Oui

Alors on n'a que des bons souvenirs. C'est pour ça qu'on se sent en paix. On a toujours connu le bonheur en Bretagne."

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Commentaires
A
Pourquoi pas, si il croise ma route.
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L
je publierai mon billet dans quelques temps j'ai aimé cette lecture nostalgique mais j'ai été agacée par le côte "grande famille comme il faut" je connais trop bien leur regard méprisants sur le bas peuple (dont je fais partie.
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S
Un coup de coeur pour moi. C'est un auteur à suivre !
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G
@ Manou : Je pense que nous sommes nombreux à avoir vécu les mêmes choses.
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M
Un livre que j'ai noté mais pas encore lu. C'est certain que passé un certain âge nous ressentons beaucoup de nostalgie quand on se souvient des vacances en famille...en plus dans un lieu qui n'existe plus. Merci pour ton ressenti, je le lirai un jour c'est certain
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