Partir, de Ben Jelloun Tahar
Partir, c'est l'obsession de plusieurs jeunes marocains. Rejoindre l'Espagne si proche, ou la France... Vivre enfin...
Azel, Kenza, Malika, Soumaya, Siham, Noureddine... tous ont la même envie. Mais comment y parvenir ? Par bateau clandestin au risque de finir noyé?, par mariage blanc ? en vendant son corps ? Peu de solutions "légales" s'offrent à eux.
Ils vont tous essayer, certains vont y arriver, d'autres vont y laisser leur peau.
Mais pour ceux qui y arrivent, n'ont ils pas perdu leur âme dans cet exil ? La nostalgie du pays est très importante. Et la pression est immense : car il n'est pas question de revenir sans être devenu "quelqu'un".
On suit plus particulièrement Azel, qui va se prostituer pour partir, et sa soeur, Kenza.
Très belle écriture. J'ai juste regretté un peu de longueur sur la décente aux enfers d'Azel, et pas assez de descriptions d'une autre exilée qui a choisi une option plus "raisonnable" (garde malade), et qui, même si elle ne finira pas riche, va peut être mieux réussir son intégration.
Extrait : "Quitter le pays. C'était une obsession, une sorte de folie qui le travaillait jour et nuit. Comment s'en sortir, comment en finir avec l'humiliation? Partir, quitter cette terre qui ne veut plus de ses enfants, tourner le dos à un pays si beau et revenir un jour, fier et peut-être riche, partir pour sauver sa peau, même en risquant de la perdre... Il y pensait et ne comprenait pas comment on en était arrivé là; cette obsession devint vite une malédiction. Il se sentait persécuté, maudit et voué à survivre, sortant d'un tunnel pour déboucher dans une impasse. Son énergie, sa force physique, son corps bien bâti se dégradaient jour après jour. "