Bal de givre à New York, de Colin Fabrice
Ce livre vient de paraître, une épreuve non corrigée m'a été envoyée par l'attachée de presse. J'accepte rarement ce genre de proposition, mais cet auteur est bien apprécié des ados, et un de ses livres fait partie du prix ados auquel j'ai inscrit le collège.... J'avais envie de découvrir son style.
Le début est très classique... Une jeune fille, Anna Claramond, se fait renverser légèrement par une limousine à New York. En sort un beau jeune homme riche qui va tomber amoureux. Anna retourne chez elle, un vieux manoir coincé entre deux buildings, ou elle vit seule avec un majordome sans bras qui fait se déplacer les objets par télépathie... Anna se demande si elle doit accepter l'invitation du jeune homme à un bal huppé.. tergiversation d'adolescente.... Jusque là, rien que du assez banal.
Petit à petit, des faits étranges vont se produire titillant notre curiosité... L'histoire bascule dans le fantastique et on se demande dans quel monde Anna vit. Le dénouement final est assez inattendu et du coup je ne suis pas sûre d'avoir tout bien compris ! En tout cas c'est très troublant !
Un livre qui a l'air tout tranquille, presque mièvre, et qui devient d'un coup assez captivant. On est pris dans l'histoire et on a vraiment envie de connaître la fin.
L'écriture est douce, facile, ça coule tout seul... et pourtant le déroulement du roman est assez complexe et j'ai plusieurs fois été un peu perdu. Du coup je me demande comment les ados s'en sortent pour tout comprendre (surtout la fin qui nécessite une petite connaissance de l'histoire contemporaine).
Je le passe dès ce soir à mon fils pour qu'il me donne son avis...
Extrait : " Reprends-toiReprends-toi ma fille. Reprends-toiReprends-toi.
Je m'appelais Anna Claramond et j'habitais à New York. Je me trouvais dans la 5ème Avenue, non loin de Washington Square, et un drapeau américain claquant bravement au vent.
Je levai les yeux. Haut dans le ciel grisâtre, une passerelle cuivrée enjambait les toits, entre deux buildings.
Fouillant les poches de mon manteau, j'en tirai un portefeuille. Mes papiers d'identité étaient tous là. Une adresse y était inscrite (sur Maiden Lane), ainsi que ma taille et mon groupe sanguin, plus quelques renseignements techniques. Aucune date n'était mentionnée. Remettant les papiers en place, je sortis le reste : trois coupons de fidélité, des factures, des reçus et une carte de lycée, que j'examinai avec perplexité. Mercy Hills. Un établissement pour jeunes filles sur Park Avenue, Upper East Side. Plutôt huppé, à en juger par la photographie. Me souvenais-je de tout cela? Bien sûr que je m'en souvenais. Seulement, je n'avais pas envie d'y réfléchir. Le crépuscule envahissait New York , et je me sentais privée de force."