Broadway, de Fabrice Caro

J'avais éclaté de rire en lisant zaï zaï zaï zaï et le discours et du coup j'étais ravie de recevoir son nouveau roman à Noël. 

Ça a été ma première lecture 2021, et j'ai bien commencé l'année. Dès le premier chapitre j'éclatais de rire toute seule !

Axel pourrait être heureux dans sa vie tranquille, avec deux enfants, une femme, un emploi et une maison. Mais son esprit est souvent phagocyté par une imagination débordante et il rêve d'une autre vie, loin des siens, une vie où on viendrait prendre son avis, où il serait l'homme de référence.

Au lieu de ça, il se retrouve face à la réception d'une enveloppe pour le dépistage colorectal alors qu'il n'a que 46 ans, mais aussi devant la détresse de sa fille de 18 ans qui vient de se faire plaquer par son copain où face à une enseignante qui lui explique que son fils de 15 ans dessine pendant les cours des croquis pornographique mettant en scène ses professeurs.  Et le voilà en train de mettre des cierges pour prier qu'un accident arrive à la nouvelle copine de l'ex de sa fille, ou parlant de la pluie et du beau temps avec son fils au lieu d'avoir une discussion sérieuse avec lui. 

A force de s'inventer une vie, il vit en marge de la sienne.

On suit son monologue intérieur, ses digressions, ses pensées. Les chapitres sont courts, il y a des passages et des anecdotes vraiment drôles avec un sens du rythme et de la formule, une ironie et un côté absurde permanent.

Mais même si je me suis mise à rire toute seule plusieurs, fois, j'ai été un peu agaçée par cet homme insatisfait qui ne se bouge pas, ce qui devient un brin lassant. 

En bref, un livre qui fait du bien avec un côté déjanté comme j'aime, mais des longueurs dans la narration.

Extrait : "Alors que je suis assis dans le couloir, attendant que la professeure de Tristan me reçoive, je réalise que j'ai complètement oublié son nom, j'aurais pu prendre le dessin avec moi pour le consulter avant le rendez-vous, comme une révision de dernière minute, pour savoir de quoi il est question, mais je doute que se présenter en exhibant le dessin aurait été d'une grande délicatesse. Et plus je cherche à retrouver son nom, plus mon esprit se voit phagocyté par un autre nom qui tourne en boucle : Mélamoa, bête association d'idées avec le Mets-la-moi du dessin de Tristan. J'imagine alors qu'une Tahitienne à la peau mate et aux senteurs vahinées va ouvrir la porte et m'accueillir, déposant autour de mon cou un large collier de fleurs odorantes, ses hanches ambrées à peine couvertes d'un pagne rouge à fleurs, ondulant, son nombril décrivant une danse hélicoïdale, Aloha papa de Tristan, entrez je vous en prie, en fond en entrendra du ukulélé et le bruit d'une cascade sous laquelle des filles nues se savonneront en riant."

Comments

[sylire]

J'adore l'humour de Fabcaro mais je n'ai pas encore lu ses romans.

Un jour certainement...

[hélène]

Je n'ai pas aimé, je préfère ses bds

[Alex-Mot-à-Mots]

Tu as bien commencé ton année 2021 de lectures.

[Autist Reading]

Il est clair qu'on ne recevra plus jamais de la même façon les courriers administratifs officiel sous enveloppe bleue

[Géraldine]

J'ai lu Le discours cet été et j'ai beaucoup aimé... Mais j'ai peur de tourner un peu en rond si je lis Broadway tout de suite. Alors, je vais attendre sa sortie poche... et le prévoir pour une lecture les pieds dans le sable !

[Luocine]

Je le lirai certainement car il me fait rire moi aussi.